Mèche blanche sur le côté, yeux en amande. A 68 ans, Marco Foyot rêve encore d'une 7eme étoile au Mondial La Marseillaise à pétanque. Sera-t-elle pour cette 60e édition ? La légende Foyot sera associée à deux des meilleurs joueurs mondiaux Dylan Rocher et Stéphane Robineau.
En 1976, Jean-Marc « Marco » Foyot est entré dans l’Histoire de la pétanque en remportant trois années d’affilée le plus grand tournoi de boules du monde, Le Mondial à pétanque. Six fois vainqueur de la compétition, il lui manque toujours une victoire pour égaler le légendaire Albert Pisapia.
45 ans après son record historique, le champion du monde, champion d’Europe et multiple champion de France, recordman de tir à l'heure pourra-t-il obtenir ce 7e sacre, que la triplette Puccinelli, Renaud, Montoro lui a si sèchement enlevé en août 2020 ?
Marco Foyot la légende sera cette année encore associé aux finalistes de l'an passé, Dylan Rocher, 29 ans, sourire poli et yeux bleus, fils de champion du monde et surtout incroyable tireur et Stéphane Robineau, aussi discret que redoutable, "peut-être le meilleur des trois", murmurent les travées du parc Borely, temple de la compétition.
Marco Foyot est le plus méridional des "Parisiens", s'amuse Pierre Fieux, chroniqueur de référence pour le site boulistenaute.com.
Eh oui, c'est à Meaux, à une soixantaine de kilomètres de Paris, loin de Marseille et de La Ciotat où est née la pétanque en 1907, que Jean-Marc Foyot a découvert les boules. Son père y était président du club "Le cochonnet meldois".
A 13 ans, il remporte son premier tournoi. A 20 ans, il débarque au Mondial à pétanque et enchaîne ses trois premières victoires (1974, 1975, 1976) devant des Marseillais interdits.
"Il est très médiatique, expansif. Il a professionnalisé le métier en faisant du merchandising sur son nom", souligne aujourd'hui Claude Azéma, le président de la Fédération internationale de pétanque et de jeu provençal.
Marco Foyot a été le premier à faire des manuels de pétanque, les premières cassettes vidéos. Et le seul a vraiment vivre de la pétanque.
Aujourd'hui, ce père de deux enfants fait des "exhibitions", propose des stages collectifs, des cours particuliers jusqu'à Miami ou Los Angeles. Il a lancé une ligne de vêtements et ambitionne d'ouvrir en 2021 un "Cercle pétanque Marco Foyot" à Épinal. Pistes, bar, salle de conférence - un projet à un million d'euros.
"Marco, c’est enfin et surtout un grand joueur, capable d’analyser une partie ou un adversaire très rapidement", dit de lui, celui qui fut souvent son adversaire, avant de devenir son partenaire et ami, Christian Fazzino.
Pour d’autres, son génie reste un grand mystère. Dans son club de Loubeyrat, en Auvergne, où le champion du monde distille ses conseils à ses copains licenciés, le jeu de Foyot relève souvent de la magie.
"Quand je jette la boule, elle ne va pas forcément où je veux. Et lui me dit de la mettre à des endroits, et elle y va. Il y a un peu du prestidigitateur, de Copperfield ou de Garcimore chez Foyot".
Marco Foyot sourit et n'oublie pas qu’il doit tout à son père. Celui qui lui a appris à jouer et à respecter ses adversaires. "Il m'a beaucoup marqué. Dans tout ce que je fais, je pense à lui. C'est lui qui a fait de moi un champion".
À sa mémoire, en 2011, le champion a créé le Souvenir de Mario Foyot, à Capbreton, qui est devenu depuis une étape incontournable du calendrier bouliste, avec un National masculin en Triplettes depuis 2014 qui réunit des passionnés et des copains d'abord.