"Je ne serai l'otage d'aucun chantage", a déclaré vendredi Michèle Rubirola, la candidate du Printemps Marseillais après que la sénatrice ex PS Samia Ghali a annoncé qu'elle conditionnait son soutien à l'obtention du poste de première adjointe.
Michèle Rubirola a annoncé qu'elle ne céderait à aucun chantage. La candidate de l'union de la gauche l'a dit dans un communiqué vendredi après-midi à la veille de la désignation du maire de Marseille par les conseillers municipaux samedi 4 juillet.
"L'avenir de Marseille ne doit pas se jouer autour d'une revendication individuelle. Je ne serai l'otage d'aucun chantage, je réfute ces pratiques bien éloignées des enjeux et j'invite Samia Ghali à faire de même", a déclaré Michèle Rubirola du Printemps Marseillais.
L'élue du Printemps marseillais affirme : "J’ai rencontré Samia Ghali et je lui ai redis mon ambition de faire des quartiers Nord une priorité", un point de convergence important pour la sénatrice.
✊ Tous ensemble, nous pouvons faire de grandes choses pour défendre les intérêts de tous les Marseillais, sans exception.
— Printemps Marseillais ☀️ (@PrintempsMRS) July 3, 2020
Nous appelons officiellement Samia Ghali et ces colistiers à nous rejoindre dans une alliance de projets, et dans l’exécutif.https://t.co/aWIyayAg10
Elle réagissait à la proposition de Samia Ghali. La sénatrice ex PS, dont les huit voix peuvent influer sur l'élection du nouveau maire de Marseille, a annoncé conditionner son soutien au Printemps Marseillais de Michèle Rubirola contre le poste de première adjointe.
"Cette demande me paraît légitime. D'abord parce qu'au-delà des valeurs que nous partageons, je suis celle qui peut lui permettre samedi d'être effectivement maire de Marseille", explique dans un communiqué la sénatrice Samia Ghali réélue dimanche dans son secteur populaire du nord de la ville.
Une première rencontre avait eu lieu ce jeudi soir entre Michèle Rubirola et Samia Ghali.
Les deux élues ont beaucoup échangé sur "la vision que nous avions l’une et l’autre de Marseille", explique la sénatrice des Bouches-du-Rhône.
" Je lui ai clairement fait part de ma volonté sincère et loyale d’être à ses côtés afin de participer au rassemblement aujourd’hui indispensable pour permettre le changement à Marseille et répondre à l’espoir de toute une population qui a trop longtemps souffert", précise Samia Ghali.
La maire des 15 et 16e arrondissements entend faire peser les quartiers Nord dans la construction du renouveau marseillais.«Créer les conditions d’un rassemblement que j’appelle de mes vœux.»
— Samia GHALI (@SamiaGhali) July 3, 2020
Ma déclaration à la suite de ma rencontre avec @MicheleRubirola hier soir. #MunicipalesMarseille pic.twitter.com/cZK8w8fUI4
"Je lui ai rappelé mon combat depuis plus de 20 ans dans les quartiers nord de la ville auprès des populations les plus fragiles, abandonnées et délaissées souvent dans l’indifférence la plus totale", insiste Samia Ghali.
"Ensuite et surtout parce que la volonté du rééquilibrage de notre ville et la prise en compte des quartiers populaires ne peuvent plus être de simples mots", explique la sénatrice.
Tractations en cours
Samia Ghali affirmait alors attendre "sereinement et en femme libre la réponse de Madame Rubirola". La fin de non recevoir de la candidate écologiste peut-elle influer son potentiel appui.
"La balle est dans son camp et il est aujourd’hui de sa responsabilité de future Maire de Marseille de créer les conditions d’un rassemblement que j’appelle de mes vœux", explique Samia Ghali.
Depuis deux jours, les candidats à la mairie de Marseille, de gauche comme de droite, échangent par communiqués interposés. Une guerre des médias et des réseaux sociaux, qui trahie la fragilité des accords obtenus ou en balance.
A droite, le nouveau candidat LR Guy Teissier, vieux routier de la politique marseillaise pourtant issu des rangs de la droite dure, semble déterminé à refuser la main tendue du Rassemblement national de Stéphane Ravier.
A qui iront les deux voix de Bruno Gilles et celle de la centriste Lisette Narducci, ex-Radicale de gauche passée dans la majorité au municipales 2014, si le dissident LR Lionel Royer-Perreaut maintient sa soudaine candidature ?
Rien n'est joué d'avance. Le jeu de poker menteur n'est pas fini, et la partie de chantage sans doute pas aussi.