Le leader de la France Insoumise et député des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon, a apporté samedi son soutien à Michèle Rubirola, candidate de la liste d'union de la gauche (Printemps Marseillais), pour les municipales à Marseille.
"Du point de vue de l'intérêt de la ville et de sa respiration, la population, les citoyens et les citoyennes de Marseille ont intérêt à se tourner du côté de la liste que dirige Mme Rubirola", a déclaré lors d'une conférence de presse à Marseille Jean-Luc Mélenchon.
Le leader de La France Insoumise (LFI) avait pourtant semblé moins enclin à un rapprochement de ses troupes avec la tête de liste du Printemps Marseillais au premier tour.
Mais là, "à un deuxième tour, on n'hésite pas entre la gauche, même traditionnelle, et la droite pour des gens comme moi", a-t-il insisté.
"La ville (...) doit pouvoir tourner la page. Vous avez besoin, dirais-je à tous ceux qui vivent ici tous les jours d'un certain balayage, nettoyage de printemps", a-t-il ajouté.
"Les masques tombent enfin !"
Le soutien du leader de la France Insoumise au Printemps Marseillais a aussitôt été sévèrement pointé du doigt par la candidate LR à la mairie. "Les masques tombent enfin !", a réagi Martine Vassal.
"Malgré toutes les dénégations du Printemps marseillais, Jean-Luc Mélenchon est bien à la manœuvre pour mettre la main sur notre ville".
"Je ne laisserai jamais l’extrême gauche s’emparer de Marseille, a ajouté la candidate LR. Je ne laisserai jamais ceux qui veulent la révolution, ceux qui haïssent l’autorité et nos forces de l’ordre mettre à mal l’histoire de notre ville".
Candidat dissident à droite, le sénateur LR Bruno Gilles n'a pas manqué non plus d'épingler la tête de liste du Printemps Marseillais, son adversaire direct dans le 3e secteur.
"Désormais les choses sont claires. Non à l’extrême gauche pour nos quartiers", écrit-il sur Twitter.
Avec Michèle #Rubirola, c’est #Mélenchon qui est la....
— Bruno Gilles (@brunogilles13) June 6, 2020
Les masques tombent. Voilà le vrai visage du Printemps Marseillais !
Désormais les choses sont claires. Non à l’extrême gauche pour nos quartiers ! #Municipales2020 #Marseille pic.twitter.com/vOiJKxn3gu
Menacé sur ces terres qu'il a dirigées pendant 22 ans, Bruno Gilles est arrivé deuxième au premier tour (22,11 %) derrière Michèle Rubirola (37,38 %).
Deux secteurs stratégiques en balance
Dans la deuxième ville de France, l'élection se joue toutefois en fonction des résultats dans chacun des huit secteurs (qui rassemblent chacun deux arrondissements).
En tête dans trois secteurs au premier tour, comme sa rivale, Michèle Rubirola a choisi de retirer sa liste dans le 7e secteur pour éviter une triangulaire avec le Rassemblement national dans ces quartiers populaires.
A l'inverse, le Printemps Marseillais a laissé se maintenir son candidat dans le 8e secteur. Le communiste Jean-Marc Coppola affrontera le RN et la sénatrice Samia Ghali (ex-PS) qui bénéficie du soutien des écologistes, de LREM et du retrait de la liste LR.
Les deux secteurs sont cruciaux et totalisent à eux deux 28 conseillers sur les 51 nécessaires pour remporter l'élection du maire.
Au premier tour, l'élue écologiste Michèle Rubirola, à la tête du Printemps Marseillais, une alliance de partis de gauche allant du PCF au PS en passant par une partie des Insoumis, est arrivée en tête sur la ville avec 23,44% des voix.
Elle a devancé Martine Vassal (22,3% des voix), présidente LR de la métropole Aix-Marseille soutenue par le maire sortant, Jean-Claude Gaudin, qui a choisi de passer la main après 25 ans de règne.
Retrouvez le détail des résultats à Marseille pour le second tour des municipales.