La grève des éboueurs débutée fin novembre se poursuit dans la métropole Aix-Marseille. Le syndicat FO a rejoint le mouvement en attendant la prochaine réunion du comité technique le 14 décembre. Dès ce jeudi 9 décembre, des containers temporaires sont installés à Marseille par la métropole. Nous les avons répertoriés sur une carte.
Il n'y a plus que dans les rues de Marseille que les poubelles débordent. Certains particuliers, pour éviter de surcharger encore davantage des containers déjà surchargés sont tentés de garder chez eux leurs poubelles pleines.
Afin d'éviter ces désagréments, la Métropole a déployé dans Marseille des caissons éphémères. Pour s'y retrouver, France 3 Provence-Alpes a établi la carte de ces points de collecte. Les habitants sont invités à y jeter uniquement leurs sacs d’ordures ménagères, la collecte des déchets recyclables en colonnes de tris n'étant pas impactée par la grève.
"Nous avons rencontré les organisations syndicales mardi, une prochaine réunion aura lieu la semaine prochaine. Pour autant, dans cette période de risque sanitaire accru et durant laquelle les commerçants ont particulièrement besoin de travailler, je demande aux agents grévistes de prendre leurs responsabilités. Les Marseillais n’ont pas à subir une énième fois les tas d’immondices et les risques sanitaires qui vont avec !" déclare Yves Moraine, Vice-Président du Territoire Marseille Provence dans un communiqué.
Après une concertation mardi entre les organisations syndicales et des représentants de la métropole, un nouveau rendez-vous a été fixé le 14 décembre. Deux jours après, la métropole dirigée par la LR Martine Vassal est supposée entériner par un vote l'accord sur l'application des 35 heures pour les éboueurs conclu le 1er octobre, signé par FO et la FSU, mais pas par la CGT.
La décote en débat
L'accord prévoit une décote horaire (une autorisation à travailler moins) de 9,5% sur les 35 heures officielles, afin de tenir compte de la dureté du travail des agents de collecte et de propreté. Les agents travailleraient ainsi 1.467 heures au lieu de 1.607 heures par an. La loi de la transformation de la fonction publique prévoit que les 35 heures seront obligatoires pour les fonctionnaires dès le 1er janvier 2022, avec des aménagements possibles.
"On nous avait affirmé qu'on ne pouvait pas aller au-delà (d'une décote horaire, NDLR) 9,5%", a argué Patrick Rué, secrétaire générale Force ouvrière des Territoriaux. "Si aujourd'hui on nous dit qu'il y a une possibilité d'aller au-delà, alors notre revendication va s'amplifier", a-t-il justifié, précisant que FO avait demandé une prise en compte supérieure de la pénibilité revenant à un temps de travail de 1.000 heures par an, soit une décote d'environ 38%.
Il a plaidé pour une "solution provisoire", le report de la date d'application de la loi le 1e janvier. La CGT demande elle que la décote horaire liée à la pénibilité atteigne 20%, soit un temps de travail hebdomadaire de 28 heures, ce qui "représenterait quand même une augmentation du temps de travail pour les agents" par rapport au régime actuel, a détaillé Véronique Dolot, de la CGT métropole, auprès de l'AFP.
"Rien ne pourra se faire sans l'Etat"
"Les lois, ce n'est pas à géométrie variable. Si on ne vote rien d'ici le 1er janvier, c'est 1.607 heures et pas le statu quo actuel" qui s'appliquera, a rappelé Yves Moraine, conseiller de la métropole en charge des négociations avec les syndicats.
"La loi prévoit des critères de prise en compte de la pénibilité, elle ne prévoit ni plancher ni plafond. La différence entre 9,5% et 20% par exemple représenterait 40 minutes par jour, donc on est très loin d'être sur des sujets insurmontables", selon Yves Moraine, pour qui "de toutes façons rien ne pourra se faire sans l'accord de l'Etat".
La précédente grève des éboueurs avait duré une semaine fin septembre. L'accumulation de déchets dans les rues de Marseille, couplée à un épisode de vigilance rouge aux précipitations, avait provoqué une catastrophe écologique, avec des milliers de tonnes de détritus emportés à la mer.