OM : les riverains du stade Vélodrome excédés par les débordements les soirs de match à Marseille

Cannettes de bières, cartouches de fumigènes, emballages en plastique... Chaque lendemain de match, les alentours du stade Vélodrome à Marseille sont jonchés de détritus en tous genre, vestiges de la soirée des supporters de l'OM. Les riverains sont excédés.

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Une femme et ses deux enfants slaloment entre les déchets qui jonchent le parvis du stade. Comme à chaque lendemain de match, les riverains du stade Vélodrome composent avec les restes de la soirée des supporters.

Ici, les cyclistes prennent garde à ne pas crever un pneu en roulant sur un bout de verre. Plus loin, un automobiliste dégages les bocks de bière laissés sur le capot de sa voiture.

Avant de partir au travail, ce riverain prend quelques clichés d'un banc qui disparait presque sous une montagne de déchets. "Pour envoyer à la mairie", précise-t-il sans trop y croire.

"C'est pas nouveau. Quand on habite ici, c'est une véritable nuisance. C'est dommage, la veille c'est une belle fête pour les supporters."

Une fête qui peut tourner à la soirée d'épouvante pour les habitants de la résidence juste en face du vélodrome. En cause les feu d'artifice tirés par des supporters, au mépris des consignes élémentaires de sécurité.

Ces engins pyrotechniques doivent en effet être tirés "dans un endroit dégagé" indiquent les fabricants. Pourtant, certains n'hésitent pas à les tirer dans la foule ou à proximité immédiate des immeubles d'habitation.

Un mortier sur le balcon

Mardi 1er novembre, Stéphanie Lutenbacher et son mari sont à table. En guise de bande-son, les cris des supporters, rassemblés au contrebas de leur appartement du neuvième étage. L'OM reçoit ce soir là Tottenham, pour le compte de la dernière journée de poules de Ligue des Champions.

"Soudain on a vu une lumière incandescente." Un mortier vient d'atterrir sur le balcon de Stéphanie. Son mari sort immédiatement pour éteindre l'incendie. Bilan : "un yucca et un rideau brûlés" précise-t-elle.

Pourtant, son balcon est protégé par un filet aux mailles étroites qui empêche son chat de s'échapper. "Le mortier ne passe pas au travers, j'ai testé. Ca veut dire qu'il est arrivé très, très vite." 

Ce genre d'accident inquiète les habitants de la résidence. Ils demandent à ce que l'interdiction de tirs de feux d'artifices sur la voie publique soit respectée. "On ne va pas se barricader les soirs de matches, s'indigne Stéphanie, c'est aux forces de l'ordre d'intervenir."

Au bruit et aux tirs de fumigènes s'ajoute les rassemblements de personnes alcoolisées. "Ils sont là dès 15 heures. Certains sont agressifs. On ne peut pas accéder sereinement chez nous, continue Stéphanie. On n'a pas à supporter la mauvaise éducation de certains."

A force d'enrager dans son coin, l'un de ses voisins, Marouanne Abderrahmane, a décidé de passer à l'action. Il a lancé une pétition pour la fermeture de la résidence, signée dit-il, par 800 riverains. "C'est la honte de notre ville, estime Marouanne. "Quand il y a du rugby ou des concerts, c'est pas comme ça. C'est que l'OM".

Le "FC Parvis" au centre des débats

Avec quelques voisins, il a pris l'habitude de descendre le soir de match avec des voisines pour "faire de la prévention. On discute avec les supporters, on leur demande de ne pas allumer les pétard à côté de l'immeuble mais plus loin, devant le parvis du stade."

Généralement ils sont plutôt bien reçus. "Mais certains sont ivres, alors ils s'en foutent. Et ça part en bagarre. C'est dangereux pour nous, ce n'est pas à nous de faire ça." Comme Stéphanie, il aimerait que les forces de l'ordre présentes aux abords du stade interviennent "pour protéger les habitants."

Des supporters qui se rassemblent avant les matches, cela a toujours existé. Mais selon eux, la situation s'est empirée depuis la fin des mesures sanitaires interdisant au public d'assister aux rencontres au Vélodrome.

Des groupes, surnommés le "FC Parvis", se rassemblent au pied des escaliers menant au Vélodrome. En plus des classiques chants de supporters et des fumigènes s'ajoutent des pétards et feu d'artifices, lancés sans aucun contrôle. Certains éclatent à quelques mètre seulement des passants.

Même parmi les habitués du stade, ce "FC Parvis" fait débat. Si l'ambiance devant le stade fait partie du spectacle, nombreux sont ceux qui aimeraient que ces supporters fassent preuve d'un peu plus de prudence.

Sur les réseaux sociaux, des spectateurs se plaignent d'avoir été incommodés par des tirs de pétard.

Les riverains ont décidé d'agir. Marouanne a créé une association, l'Union des habitants Prado-Michelet-Saint-Giniez. Pour lui, il faut des mesures radicales, "fermer les virages, jusqu'à ce qu'ils comprennent".

Une réunion se tiendra le 10 novembre au commissariat du 8e. Des représentants de la mairie de secteur et de la métropole seront présents.

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