"On en a partout" : 3 questions sur la prolifération des sangliers dans le quartier de Luminy à Marseille

Aux portes du parc national des Calanques à Marseille, les habitants du quartier de Luminy se sentent envahis par les sangliers. Des colocataires peu farouches responsables de dégradations de l'environnement.

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"Des fois j’en vois passer des petits, cinq, six, sept d’un coup. Ça pullule." Cet habitant de la résidence de Luminy, aux portes du Parc national des Calanques, dans 9e arrondissement de Marseille, a vu le nombre de sangliers augmenter au cours des cinq dernières années aux abords des immeubles. "On en voit quasiment tous les jours, ils sont habitués à nous." Si des résidents se sentent envahis et déplorent les dégâts visibles sur la végétation, d'autres continuent de les nourrir. Voici cinq questions pour tout comprendre.

1. Que se passe-t-il à la résidence Luminy ?

Près des poubelles, devant les immeubles, le long des trottoirs… les sangliers sont visibles un peu partout aux abords de la résidence de Luminy. Nos reporters France 3 Provence-Alpes Mariella Coste et Marie-Agnès Peleran ont pu le constater sur place. Des bêtes adultes et de petits marcassins auprès de leur mère. Tous semblent habitués à la présence humaine. 

"Les sangliers sont libres, ils viennent vous lécher les mains, on dirait des toutous mais ce n’est pas que des toutous, explique Christiane Alagueuzian, représente des locataires. C’est dangereux. Des fois quand vous avez des sacs d’aliments et que vous êtes handicapés avec une canne… J’ai failli tomber parce qu’il y avait la mère et ses petits."

Au-delà des questions de sécurité se pose la question des dégradations des espaces verts. "Je suis là depuis 49 ans, je ne reconnais plus les lieux, poursuit-elle. Le manque de végétaux, la nature qui se dégrade, le parc abîmé, c’est désolant."

Les enjeux d'ordres écologiques inquiètent le Parc national des calanques. En piétinant les sols, les sangliers détruisent la flore et peuvent menacer la petite faune qui y niche. 

2. Pourquoi les sangliers prolifèrent-ils ?

Christiane Alagueuzian déplore "l'incivisme" de certains locataires, responsable selon elle de leur prolifération. "Ils jettent à manger, ils mettent des sceaux d’eau…" Une hypothèse corroborée par un autre habitant : "Les gens donnent à manger, ils cherchent le manger."

Un peu plus loin, notre équipe rencontre une dame, un sac de croquettes à la main. Elle s'apprête à déposer de la nourriture pour les chats errants. Pour cette habitante, la nourriture pour chat n'est pas responsable de la venue des sangliers. 

Aux alentours de la résidente, des restes de nourriture sont accessibles pour les sangliers. Nos journalistes surprennent une voiture déverser du pain.

3. Comment réguler la population de sangliers ?

Du côté du Parc national des Calanques, le premier geste à adopter pour prévenir la prolifération des sangliers est pourtant clair : ne pas nourrir les sangliers. Autres consignes : ne pas s'en approcher, éviter le débordement des poubelles et bien refermer leurs couvercles ou encore éviter l'arrosage des pelouses privées. 

Comme il l'est rappelé sur le site du Parc, le sanglier, qui peut être un fléau pour les agriculteurs, est une espèce sauvage. "Il n'est ni une attraction, ni un compagnon." Le nourrissage "modifie le comportement du sanglier et l'habitue à l'homme, pouvant ainsi créer des situations problématiques et condamner l'animal." Bon à rappeler : le nourrissage est passible de 135 euros d'amende dans le Parc national des Calanques.

Outre ces mesures de prévention, il existe des mesures de régulation mises en place par les autorités, comme les battues administratives ou des tirs de régulation. L'été dernier, un arrêté préfectoral prévoyait que la chasse anticipée du sanglier soit possible avant l'ouverture de la chasse dans le département des Bouches-du-Rhône. 

Mais selon Didier Réault, président du Parc national des Calanques, cela ne compense pas la prolifération des sangliers.

"Le préfet organise régulièrement, pas suffisamment, des battues administratives avec les chasseurs du territoire à Marseille, à Cassis à La Ciotat, pour essayer de réguler et prélever quelques animaux. Ce n’est pas suffisant, on en prélève quelques dizaines dans l’année or il y en a plusieurs centaines voire plusieurs milliers."

Contactée, la préfecture n'a pas encore répondu à nos sollicitations.

Dans le Parc national des Calanques, le sanglier a trouvé un nouveau prédateur : le loup. Jusqu'à présent, il n'y avait que l’homme. Ils sont aujourd'hui huit loups dans les Calanques, un couple et huit petits. Dans leurs excréments, les gardes ont retrouvé des poils de sanglier. De-là à réguler la population de sanglier, le chemin est encore long.

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