Depuis vendredi 24 mai, les femmes de chambre de l'hôtel Radisson Blu du Vieux-Port à Marseille sont en grève. Employées par l'entreprise Acqua, elles demandent des revalorisations financières et la fin d'une clause de mobilité. Si les négociations avancent lentement, leur motivation reste intacte.
Elles tiennent le cap. Depuis un mois, les femmes de ménage du Radisson Blu, hôtel quatre étoiles, situé sur le Vieux-Port, poursuivent la grève et viennent de conclure un mois sans salaire. Malgré la longue durée de la grève, elles poursuivent les mobilisations et tiennent des piquets de grève joyeux et bruyants devant les portes de l'hôtel.
Un mois de lutte au @Radisson Blu #Marseille pour des #salaires dignes, devant un hôtel aux chambres à plusieurs centaines d'euros la nuit... La lutte des classes c'est ça 😉✊ Pour nos droits et notre dignité on continue le combat !
— CNT-SO_13 (@so_cnt) June 24, 2024
Soutenez nous 👉 https://t.co/RNtVk2K3dj pic.twitter.com/EJz2KmGEtB
Quelles sont leurs revendications ?
Soutenues par la Confédération Nationale du Travail (CNT) où plusieurs d'entre elles sont syndiquées, les grévistes réclament toujours l'obtention d'une prime de pénibilité, la suppression de la "clause de mobilité" qui leur impose de travailler dans un hôtel différent parfois à la dernière minute, l'augmentation de leur salaire, une prime liée à l'accroissement du travail pendant les Jeux Olympiques et une majoration de 50% le dimanche.
Quelle est la réponse de l'employeur ?
La clause de mobilité est un des points majeurs de désaccord avec leur employeur, le prestataire Acqua. Un mois après le début de la grève, les discussions sont toujours serrées entre les deux parties : "Initialement, nous souhaitions l'annuler et maintenant, nous voulons la restreindre pour faire avancer les discussions. Nous demandons à restreindre les déplacements avec un délai de prévenance de 48 heures", explique Ansmina, femme de chambre du Radisson Blu et porte-parole du mouvement à France 3 Provence.
Requête refusée de la part de la direction de l'hôtel qui propose plutôt une limitation à quatre déplacements dans le mois avec un délai de prévenance d'une heure et l'impossibilité de refuser au risque d'être licencié. Cette proposition a été refusée par les grévistes.
Autre point d'achoppement pour le groupe, la mise en place d'une augmentation de salaire : "Ils disent que cela les obligerait à augmenter les autres salariés du groupe et que c'est impossible sur le plan économique. Or, ils ont déjà procédé à des augmentations pour des femmes de chambre travaillant dans d'autres hôtels. De plus, Acqua prospère chaque année en ouvrant des hôtels partout en France. On ne comprend pas ce refus", poursuit Ansmina. Les deux parties sont parvenues à se mettre d'accord sur la mise en place d'un treizième mois progressif.
Quelle sera la suite de la mobilisation ?
En attendant que l'employeur plie, la grève continue : "On est fatiguées, mais on n’a pas d'autres choix que de se battre", déclare Ansmina. Pour la suite de la mobilisation, le programme est chargé :"les piquets de grèves seront toujours là, un goûter devant le Radisson est prévu avec également une intervention auprès des candidats du Front Populaire pour parler de la lutte et une mobilisation devant un autre hôtel du groupe est en préparation", énumère Julien Ollivier, secrétaire du syndicat CNT-SO13.
Une caisse de grève est en ligne pour soutenir leur combat consultable sur le site du syndicat CNT-SO.