"On nous reproche de citer le Coran" : après la menace de fermeture de la mosquée des bleuets, l'Iman et l'institution se défendent

Le 20 août dernier, la préfecture des Bouches-du-Rhône a annoncé son intention de fermeture de la mosquée des Bleuets, dans le 13ème arrondissement de Marseille. L'Iman Ismaïl a participé ce 23 août à une conférence de presse en présence des trois avocats en charge du dossier. Ces derniers ont annoncé leur souhait de répondre aux accusations, par le biais d'un entretien avec le préfet.

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C'est une conférence de presse donnée en présence de ses trois avocats à laquelle a participé l'Iman Ismaïl (Smaïn Bendjilali de son vrai nom) ce vendredi 23 août au sein de la mosquée des Bleuets, dans le 13ème arrondissement de Marseille. Les fidèles étaient venus en nombre pour cette prise de parole. 

Le 20 août, le préfet de police des Bouches-du-Rhône avait notifié à la mosquée son intention de la fermer. "Ce lundi 19 août, la mosquée ainsi que mon domicile ont été perquisitionnés", a indiqué l'Iman au début de son propos. La préfecture avait évoqué des propos "incitant à la violence et à la discrimination" tenus au sein de l'édifice.

Dans son communiqué, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône reproche notamment à l'imam de défendre "une pratique radicale de l'Islam". "La mosquée ou des structures associatives liées à cet imam accueillent ou relaient des publications de plusieurs prédicateurs auteurs de propos haineux à l'endroit des non-musulmans, des institutions ou des valeurs de la république ou théorisant l'infériorité des femmes"

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"On nous reproche de citer le Coran, qui est le livre saint des Musulmans, de citer des hadiths, qui sont des paroles de notre prophète, ou encore de soutenir la Palestine [...], a défendu l'Imam. L'ensemble des fidèles et des sympathisants de la mosquée se mobilisent actuellement, de manière pacifique et dans le respect des lois françaises, pour œuvrer contre cette mesure abusive". Il a indiqué "contester" les faits reprochés. 

Dix jours pour répondre aux accusations

L'un des avocats a rappelé que la mosquée "n'était pas fermée". Elle a dix jours, jusqu'au 31 août pour répondre aux accusations de la préfecture, avec un entretien auprès du préfet. "Cette démarche sera entreprise par les responsables de l'association", a indiqué ce dernier. 

Rafik Chekkat, l'un des trois avocats, a souligné le manque d'éléments au niveau juridique : "À l'heure actuelle, aucun juge n'est intervenu dans ce dossier. Pour l'instant, ce que l'on a, c'est la parole de la préfecture de police qui se fait l'écho de celle du ministère de l'intérieur. C'est une parole éminemment située, éminemment politique". Il a dénoncé "un délit d'opinion"

Sur les réseaux l'affaire a pris une dimension politique. À l'extrême droite comme à droite, Stéphane Ravier et les Républicains se réjouissent de la menace de fermeture de la mosquée.

À gauche, on s'étonne de la décision vue comme une "punition collective" pour les croyants selon le député LFI Sebastien Delogu.

"On voudrait que l'Islam soit traité ni plus ni moins que comme les autres religions" a évoqué Rafik Chekkat. 

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