La Ligue de protection des oiseaux (LPO) s'est alarmée ce lundi, 16 novembre d'une "hécatombe" d'oiseaux rapaces, victimes de tirs pendant la saison de chasse, et en appelle aux fédérations de chasseurs pour préserver ces espèces protégées.
Les découvertes de rapaces "criblés de plomb se multiplient depuis l'ouverture
de la chasse" en France, écrit dans un communiqué la LPO, citant une liste de rapaces victimes de tirs, "loin d'être exhaustive".
Ainsi début novembre, un épervier d'Europe a été "la cible d'un tir au fusil dans l'Hérault" et en est resté paralysé, puis deux faucons crécerelles ont été retrouvés dans le même état en Vaucluse.
En région PACA en octobre, deux autres éperviers et deux autres faucons crécerelles avaient été découverts morts. "En septembre, c'était un aigle royal en Ardèche, une buse variable dans le Gard, un circaète Jean-Le-Blanc,
etc.", énumère l'association.
Dans son centre de Buoux, dans le Luberon, la LPO accueille principalement des rapaces.
"Ces victimes ne constituent que la partie visible de l'iceberg tant la probabilité
de retrouver les animaux tués est très faible", selon l'association.
Au cours des trois dernières années, les centres de soins qu'elle gère ont pris en charge 109 rapaces plombés, dont "87% entre début septembre et fin février, soit entre les dates d'ouverture et de fermeture générales de la chasse en France".
Il ne s'agit pas d'actes de chasse volontaires, puisque ces rapaces sont protégés
depuis 1976, mais "d'erreurs d'identification" ou de "malveillance délibérée" à
l'encontre de ces oiseaux "essentiels à l'équilibre des écosystèmes", rappelle
Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO.
"Je ne crois pas à l'erreur d'identification sur un rapace", reconnaît Geneviève Delvoye, bénévole de la LPO du Pays d'Aix. "Les chasseurs pensent que les rapaces diurnes leur piquent leur gibier, c'est pour ça qu'ils veulent les supprimer", ajoute-t-elle. "Ils savent très bien ce qu'ils font."
Et les auteurs de ces tirs sont rarement retrouver. "Déjà quand il s'agit d'accident de chasse, et il y en a de plus en plus avec les humains, c'est difficile de savoir d'où vient la balle perdue..."
La LPO confirme que leurs auteurs sont rarement identifiés et en dépit de ses nombreuses plaintes et que la majorité des affaires est classée sans suite. Pourtant, la destruction d'une espèce protégée est passible de 3 ans d'emprisonnement et de 50.000 euros d'amende.
La LPO en appelle aux "dirigeants cynégétiques afin qu'ils fassent le nécessaire
auprès de leurs adhérents et cessent de nier leur responsabilité dans la multiplication de ces actes".