Critiqué par une partie de la gauche pour sa présence annoncée à la messe papale à Marseille le 23 septembre, le président de la République défend sa décision.
Il ne veut pas faire une croix sur la messe. Le président de la République, Emmanuel Macron, a confirmé, vendredi 15 septembre, qu'il assistera à la messe du pape au stade Vélodrome, le samedi 23 septembre, devant 57 000 personnes au stade Vélodrome.
Une volonté du chef de l'Etat de mettre un terme à la polémique qui enfle depuis trois jours autour de sa participation à l'événement. France 3 Provence-Alpes vous résume cette polémique en quatre actes.
Acte 1 : Emmanuel Macron est annoncé officieusement
Mercredi 13 septembre, c'est d'abord le journal La Croix, qui lâche l'info : le président aurait prévu d'assister à la messe. France Inter plussoie, comme France 3 Provence-Alpes, qui confirme auprès de deux sources. L'Elysée, elle, officiellement, ne se prononce pas, sans infirmer la nouvelle.
La messe collectionnait déjà toutes les attentions en termes de sécurité et présageait d'être un office religieux hors-norme. Voilà maintenant en plus que le président lui-même, se greffe à l'événement.
C'est une demi-surprise. On sait que le le chef de l'Etat entretient une relation privilégiée avec Marseille comme avec le Pape François. Le président de la République et le souverain pontife se sont déjà rencontrés trois fois à Rome. Le Pape a cependant bien précisé cet été se rendre "à Marseille, pas en France", rappelant qu'il ne s'agissait pas d'une visite d'État.
Acte 2 : LFI s'indigne et parle d'entrave à la laïcité
Rapidement, la classe politique réagit, à commencer par les députés de La France insoumise. Jean-Luc Mélenchon estime sur X (anciennement Twitter) que "Macron tape l'incruste". Le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière assimile la décision du président de la République à "une erreur", se disant "en désaccord avec le fait qu'un élu et en particulier le Président de la République, participe es qualité à une cérémonie religieuse".
Alors que Mélenchon salue la position du Pape sur les migrants, la députée insoumise Danièle Obono ironise sur le débat sur la fin de vie. "Ça repousse un projet de loi pour ne pas risquer de froisser le chef de l'Église catholique, ça va à la messe du pontife... Ah bah y'a plus de laïcité qui tienne, tout d'un coup ? #Tartuffe", écrit-elle en référence au projet de loi sur la fin de vie qui ne sera présenté qu'après la visite du Pape.
De son côté, le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, interrogé au micro de franceinfo a estimé que "ce n'est pas forcément la place du président de la République d'assister à une messe".
Acte 3 : l'entourage du président se défend
Jeudi, l'Elysée réplique. Confirmant la venue du Chef de l'Etat à la messe papale au Stade Vélodrome, la version officielle nous apprend que Brigitte Macron sera également présente. "Un président a des relations avec tous les cultes", se défend l'Elysée, précisant qu'Emmanuel Macron ne prendra pas part à l'eucharistie.
Sa sainteté assure venir à Marseille et pas en France ? Qu'importe, balaye l'Elysée, "le Pape François s’adressera aux Marseillais mais aussi aux Français et à tous les peuples de la Méditerranée."
Emmanuel Macron prend ainsi de plus en plus de place dans cette visite de deux jours puisqu'en plus d'un tête-à-tête avec le Pape, il assistera à la messe et raccompagnera le souverain pontife à l'aéroport de Marignane.
Acte 4 : Emmanuel Macron se justifie
Acculé, Emmanuel Macron a finalement pris lui-même la parole ce vendredi 15 septembre lors
d'un déplacement à Semur-en-Auxois, en Côte-d'Or. "Je considère que c'est ma place d'y aller, a-t-il maintenu. Je n'irai pas en tant que catholique, j'irai comme président de la République qui est en effet laïque", a-t-il dit . Assurant asssiter à la messe "par respect et courtoisie", il a rappelé qu'il n'aurait pas de pratique religieuse lors de l'office.
La dernière fois qu'un président avait pris part à un tel événement papal, c'est en 1980 (article pour abonnés). Valéry Giscard d'Estaing avait accueilli en grandes pompes Jean-Paul II et descendu les Champs-Elysées à ses côtés à bord de sa voiture.
Aux dernières nouvelles, Emmanuel Macron ne devrait pas s'installer dans la papamobile qui paradera sur le Prado, à Marseille.