Population, naissances, décès : l'Insee dévoile les derniers chiffres de la démographie en Paca

Au 1ᵉʳ janvier 2024, la région Provence-Alpes Côte d'Azur compte 5 200 000 habitants, indique l'insee dans son bilan dévoilé ce mardi 9 juillet, qui met en lumière une forte chute de la natalité.

Une population en légère hausse, une natalité en forte baisse et un vieillissement marqué. Ce sont les principaux enseignements du bilan démographique 2023 en Provence-Alpes Côte d'Azur, publié ce mardi 9 juillet par l'Insee, qui établit à 5,2 millions le nombre d'habitants au 1ᵉʳ janvier 2024, selon les estimations provisoires. C'est 8% de la population française métropolitaine.

22 200 personnes en plus par an

Sans surprise, les Bouches-du-Rhône, au 3ᵉ rang des départements les plus peuplés de France, reste le département le plus peuplé de Paca avec 2,08 millions d'habitants. Le département concentre à lui seul 40% de la population régionale. Suivent le Var et les Alpes-Maritimes (1,12 million), quasiment autant peuplé l’un que l’autre (un peu moins de 22 % de la population régionale chacun). Avec ses 569 000 habitants, le Vaucluse représente 11 % de la population régionale. Les Alpes-de-Haute-Provence (168 000) et les Hautes-Alpes (142 000) environ 6 % à elles deux. 

Ces dix dernières années, la population de la région Paca a connu une augmentation moyenne de 0,4% par an, soit en moyenne 22 200 habitants de plus par an. Un rythme légèrement supérieur à celui de la France métropolitaine (+0,3%), note l'institut national de la statistique. Un dynamisme qui n'est pas le même dans tous les départements et qui repose sur l'apport de population de l'extérieur de la région.

Une population qui augmente grâce au solde migratoire

En Paca, l'essor démographique de la région ne se maintient plus que par le nombre supérieur de nouveaux arrivants qui s'installent dans la région sur celui des gens qui en partent. Ce solde est de 26 000 personnes en Paca.

Tous les départements augmentent leur population, mais certains plus que d'autres. Ce sont les plus attractifs qui connaissent la forte croissance. Ainsi, le Var augmente sa population de 8% sur 10 ans contre 1% dans les Hautes-Alpes. "Dans le Var, le solde naturel est négatif, il y a plus de décès que de naissance, ce n'est que le phénomène des installations, des personnes qui viennent notamment d'Ile-de-France, mais aussi des départements limitrophes, des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes, des actifs ou des retraités qui s'installent dans l'arrière-pays varois", explique Valérie Roux, directrice de l'Insee Paca. 

"A l'opposé, les Bouches-du-Rhône, la croissance est due uniquement aux naissances, parce qu'en termes de mouvements migratoires, elles perdent de la population, il y a plus de personnes qui quittent que de personnes qui s'installent", ajoute-t-elle.

Une natalité au plus bas depuis 50 ans

Amorcée en 2022 (-1,2%), la baisse du nombre des naissances s'est très fortement accentuée en 2023 : 4 000 naissances de moins, soit -7,6% par rapport à l'année précédente. Une diminution bien plus franche et plus forte qu'au niveau national.

Le taux de natalité passe sous la barre des 10 %, ce qui n'était jamais arrivé au cours des 50 dernières années. En 2023, on compte 9,3 naissances pour 1000 habitants. Jusque-là toujours plus élevé, il est désormais inférieur au taux national (9,7‰). 

Tous les départements sont concernés par cette chute de la natalité, mais elle reste plus prononcée dans l'arrière-pays. Dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, le nombre de naissances a diminué d’environ 20 % depuis 2013. La plus forte baisse est observée en Vaucluse, avec un quart de naissances en moins. 

En 2023, le département des Bouches-du-Rhône est le seul de la région à ne pas tomber sous la barre des 10 ‰, avec 11 naissances pour 1 000 habitants.

Un recul de la fécondité qui s'accentue

"Le facteur principal de la chute de la natalité, c'est la baisse de la fécondité", souligne Nicolas Cochez, chef de projet à l'Insee en charge de cette étude. Il a moins d'enfants par femme. Ce recul entamé sur la dernière décennie, s'est encore amplifié, selon l'Insee. Si elle est toujours supérieure à la moyenne nationale, la fécondité régionale s'établit en 2023 à seulement 1,74 enfant par femme alors qu'elle était supérieure à 2 enfants il y a dix ans.

Bien qu'en baisse, ce taux reste le 2ᵉ plus fort taux des régions françaises, derrière la région Centre.

Cette baisse de la fécondité se note dans toutes les classes d'âge, même chez les femmes de plus de 40 ans, en hausse continue depuis 2015. L'âge moyen à la maternité reste stable, à 31 ans et six mois.

Plus de décès que de naissances

Conséquence de cette baisse de la fécondité, en 2023, 50 800 enfants sont nés en Paca, alors que dans le même temps, 53100 personnes sont décédées. Le solde naturel est négatif, alors qu'il était positif jusqu'en 2019. Et depuis, cette tendance ne fait que s'accentuer. "Depuis 2020, l'écart entre les naissances et les décès est devenu légèrement négatif", pointe Nicolas Cochez. En 2023, ce déficit est de 2300 personnes.

Les seules régions qui conservent un excédent naturel sont l'Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France.

Une région plus âgée que la moyenne nationale

L'image d'une population vieillissante dans le sud de la France se confirme avec les dernières données de l'Insee. Au 1ᵉʳ janvier 2024, les 60 ans ou plus représentent 31 % de la population contre 28 % en France métropolitaine,

Le vieillissement de la population régionale est également plus marqué : entre 2014 et 2024, la part des 75 ans ou plus dans la population a progressé plus vite qu’en France métropolitaine (+2,1 points contre +1,4). Dans le même temps, la part des plus jeunes diminue au même rythme dans la région et en France métropolitaine. Sur dix ans, elle baisse de 1,6 point pour les moins de 20 ans et de 1,2 point pour les 20 à 39 ans.

Ce vieillissement de la population est la principale raison de l'augmentation de la mortalité dans la région ces dernières années. "Les générations nombreuses du babyboom, nées entre 1945 et 1960 arrivent à des âges de plus forte mortalité, mécaniquement ça accroit la proportion de décès dans la population", analyse Nicolas Cochez. 

Une espérance de vie qui augmente

Dernier point notable et positif, l'espérance de vie à la naissance augmente fortement en 2023. Les hommes et les femmes gagnent respectivement sept et huit mois d'espérance de vie en Paca. Elle s'établit à 80 ans et sept mois pour ces messieurs et 86 ans pour ces dames. L’espérance de vie régionale demeure plus élevée qu’en France métropolitaine, de six mois pour les hommes et de deux mois pour les femmes.

Par ailleurs, le taux de mortalité infantile de Provence-Alpes-Côte d’Azur est le plus faible de toutes les régions françaises : pour 1 000 naissances vivantes, 2,9 enfants décèdent avant leur premier anniversaire en moyenne sur la période 2019-2021 contre 3,5 en France métropolitaine.

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