Pourquoi les abandons d'animaux augmentent dans les refuges de la SPA

Les abandons d’animaux ont augmenté de 15 % au premier trimestre 2023, alerte Xavier Bonnard, président de la SPA de Marseille.

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Tous les ans, en France, près de 100 000 animaux sont abandonnés. Mais cette année, ce chiffre a augmenté de 15 %. Le fléau n’a pas épargné les Bouches du Rhône et le Var. "Malheureusement, on est la région qui a ce triste record de l’abandon", déplore Xavier Bonnard, président de la SPA Marseille-Provence. Les chiens, et particulièrement les malinois, sont les plus visés par ce délaissement.

Le prix des produits animaliers en hausse

Une hausse de 17 % du prix des croquettes, de 3 % pour les litières ou encore l’augmentation des frais vétérinaires… Voici précisément ce qui pousse les propriétaires d’animaux à déposer leur bête dans des refuges. Un animal coûte entre 80 et 120 € par mois, et la hausse générale des prix n’a pas exclu le secteur animalier : "Il y a des personnes, qu’on n'aurait jamais vu auparavant, qui se sont présentées chez nous pour abandonner leur animal", explique le président de la deuxième plus importante SPA de France, qui abrite plus de 1 000 animaux. "On a eu une vague d’abandon qui a augmenté de 15 à 20 % uniquement sur le critère de ‘ça coûte de plus en plus cher, on peut plus s’occuper de notre animal’", poursuit-il.

"2023 pour nous c’est catastrophique", dit-il. Une année secouée par l’inflation, mais pas seulement... 2023, c’est également le contrecoup de la période du Covid-19, durant laquelle les propriétaires se sont tournés vers les animaux pour tuer la solitude des confinements. Xavier Bonnard pointe également l’effet de l’achat compulsif : "Aujourd’hui, il y a une facilité déconcertante à acheter un animal sur Internet, comme si on commandait un meuble."

Achats compulsifs

Pourtant, depuis le 1er octobre 2022, et à l’initiative du gouvernement un "certificat d’engagement et de connaissance" oblige une réflexion de sept jours à une personne souhaitant acquérir un animal. Un problème, selon Xavier Bonnard, qui constate une disparité de traitement entre les refuges et le commerce à la vente : "Ce n’est pas bon pour nous, les refuges, car quelqu’un qui vient dans un refuge a déjà fait la démarche de venir adopter un animal (…) alors qu’un particulier qui vend un animal sur Internet ne respecte pas la charte des 7 jours de réflexion."

Sur le volet financier, la SPA de Marseille vient en aide aux propriétaires qui envisagent d’abandonner leur animal : "Si c’est un manque d’argent, on essaye de leur donner quelques paquets de croquettes, en don. Si la personne ne peut pas payer un vaccin, nous allons essayer de vacciner l’animal." Mais, ne pouvant être déployés à l’échelle de la ville, ces moyens restent à la marge.

Aide aux propriétaires

Pour Xavier Bonnard, il faut jouer sur le volet législatif… et plus précisément, celui de l’identification obligatoire des animaux. La mesure s’inspire de nos voisins européens, qui relient la puce électronique d’un animal directement à la carte d’identité de son propriétaire. "Si on était directement relié [à notre animal], ça ferait réfléchir à deux fois avant de faire des abandons sauvages. On le prône haut et fort, et le jour où une loi passera en ce sens, la moitié des abandons ne se feront plus."

La problématique de l’abandon s’est pourtant déjà emparée du législateur : l’abandon d’un animal sur la voie publique, considéré comme un délit, est passible de trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. Des mesures qui s’intensifient et qui rendent Xavier Bonnard "optimiste". Ce défenseur de la cause animale se réjouit qu’en janvier 2024, une loi "interdira la vente en animalerie et sur internet".

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