Pour vérifier l'état de santé des bouquetins, une équipe du Parc national du Mercantour a capturé plusieurs spécimens dans la Vésubie et effectué prélèvements sanguins et marquages sur ces animaux sauvages protégés.
Le bouquetin n'est pas farouche : protégé, chassé nulle part, il se laisse facilement approcher par l'homme. Suffisamment pour l'admirer à quelques dizaines de mètres... mais de là à lui faire une prise de sang, il y a un peu plus d'un pas.
Alors, les agents du parc national du Mercantour ont dû recourir au fusil chargé de flèches hypodermiques pour endormir quinze spécimens. Les opérations ont eu lieu de lundi à jeudi dans la Vésubie, plus précisément dans les secteurs du Boréon et de la Gordolasque, aux confins des Alpes-Maritimes.
"Ne surtout pas le perdre de vue"
"L’animal est fléché et, selon sa sensibilité et l'endroit où il est touché, il va plus ou moins courir, explique Nathalie Siefert, chef du service connaissance et gestion du patrimoine du Parc national du Mercantour qui a participé à l'opération. Les gardes doivent le suivre, aux jumelles et à pied, et ne surtout pas le perdre de vue pour sa sécurité".
Une fois endormi, les agents lui placent un bandeau sur les yeux et le maintiennent pour éviter tout mouvement dangereux pendant que le vétérinaire réalise un prélèvement sanguin, une rapide inspection de l'animal. L'examen se termine avec la pose deux marques de type "boucles bovines" aux oreilles.
L'opération ne prend qu'une dizaine de minutes. Le vétérinaire injecte alors un antidote et le bouquetin est de nouveau sur pattes "en moins d'une minute". 15 animaux ont subi ce traitement ces derniers jours, dans le cadre d'une campagne de "veille sanitaire".
Vérifier leur état de santé
"Les échantillons de sang vont être analysés pour vérifier si ces bouquetins sont porteurs de maladies problématiques pour la conservation de l’espèce" indique Nathalie Siefert. Il y a quelques années, les bouquetins du parc national de la Vanoise en Savoie avaient été décimés par une épidémie de pneumonie.
Chaque printemps, quand les animaux profitent de l'herbe fraiche des prés déneigés, le parc national du Mercantour organise une campagne de ce type. Cette année elle avait lieu dans le secteur où 19 bouquetins originaires de la Vanoise avaient été introduits il y a deux ans.
"On les a trouvés en bon état"
Les résultats des prélèvements sanguins devraient être connus dans quelques semaines, mais les premières observations sur les animaux sont encourageantes :
Ils ont bien passé l’hiver, on les a trouvés en bon état, avec une bonne couche de graisse, sans infestation de tiques.
Nathalie Siefert, chef du service connaissance et gestion du patrimoine du parc national du Mercantour
Si vous observez, lors d'une randonnée, un bouquetin portant des marques colorées aux oreilles, vous pouvez participer au programme d'observation du parc en communiquant le lieu d'observation et la couleur des boucles.
"Chaque bouquetin marqué a sa petite histoire et porte un prénom, nous vous enverrons régulièrement des nouvelles de ces ibex (bouquetin NDLR) aux parures colorées."
A vos jumelles !