Le garagiste marseillais chez qui la douane avait saisi un lionceau de trois semaines en octobre 2018, a été condamné lundi 4 novembre à un an de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende par le tribunal de grande instance de Marseille.
Le prévenu, salarié dans un garage automobile, gardait le jeune lionceau sur son lieu de travail, c'est là que les douaniers l'ont découvert en octobre 2018. L'animal âgé d'environ trois semaines montrait des signes de mauvais traitements et d'alimentation inadaptée.
Ce matin à l'audience, l'homme âgé de 35 ans a expliqué qu'il avait récupéré l'animal sauvage auprès de gens qui s'en occupaient mal, sans plus de précisions. "Son but, c'était de sauver cet animal. Il a exprimé ses regrets" depuis, a souligné son avocat Me Frédéric Coffano.
L'homme, connu pour vol, violences ou encore enlèvement parental a été condamné à un an de prison avec sursis, 3.000 euros d'amende et 4.000 euros à verser aux douanes.
"C'est peu, car il s'agit d'une espèce protégée", juge Muriel Arnal, présidente et fondatrice de l'association One Voice, qui s'est portée partie civile.
"Il a dit aux enquêteurs qu'il l'avait trouvé dans un hall d'immeuble et qu'il l'a emmené au garage pour pouvoir le nourrir toutes les deux heures, et qu'il allait le conduire dans un cirque ou un zoo, mais il a dit aussi qu'il croyait que c'était un chien, on ne se sait pas s'il dit la vérité", s'interroge Muriel Arnal.Remonter la filière du trafic
"La maltraitance n'a pas été retenue dans ce dossier alors que la jeune lionne était dans une grande souffrance", souligne Muriel Arnal, qui annonce vouloir poursuivre à nouveau l'homme en justice pour le "délit de maltraitance".L'association n'en apprendra pas davantage sur la façon dont l'homme s'est procuré le bébé lion. "Il s'agit d'un trafic,mais nous n'avons pas de chiffres. Ce que nous constatons c'est que beaucoup de lionceaux naissent dans les cages des cirques et qu'ils disparaissent aussitôt après", pointe encore la présidente de One Voice qui pense que ces lionceaux sont mis sur le marché.
"Les cirques ont des autorisations pour un certain nombre d'animaux. Les félins vivent dans une grande promiscuité, ils se reproduisent. Des petits naissent qu'ils élèvent au biberon en disant que la mère les rejette et ils s'en débarassent. C'est chaque fois la même histoire".