Le procès des frères Guérini a repris ce lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille. Alexandre, le cadet comparaît aux côtés de Jean-Noël, l'ex-homme fort des Bouches-du-Rhône, accusé d'avoir favorisé ses affaires. Ce dont "Monsieur Frère" se défend.
"Professionnellement, je ne me suis jamais présenté comme le frère de...", a assuré lundi Alexandre Guérini devant le tribunal correctionnel de Marseille.
"Je suis complétement indépendant de lui. Cela ne correspond pas à ce que je suis", a martelé l'entrepreneur en gestion des déchets interrogé par la présidente Céline Ballerini sur son surnom de "Monsieur Frère".
Depuis le début du procès, lundi dernier, plusieurs témoins ont décrit l'interventionnisme d'Alexandre Guérini dans des dossiers publics en précisant qu'il s'était présenté à eux comme le frère de Jean-Noël pour les impressionner.
La justice soupçonne l'ancien président du Conseil général d'avoir préempté un terrain de La Ciotat puis de l'avoir revendu à la communauté d'agglomération Garlaban Huveaune Sainte-Baume (GHB) pour favoriser son frère qui en avait besoin pour satisfaire
un appel d'offre remporté avec cet établissement public pour la gestion et l'extension d'une décharge.
"Je n'ai jamais parlé avec mon frère" de ce terrain, a assuré lundi le chef d'entreprise. Vendredi, Jean-Noël Guérini avait affirmé avoir toujours séparé les intérêts privés de son frère et l'intérêt général même si témoignages et écoutes téléphoniques l'ont montré apparemment plus sensible aux sollicitations de son cadet qu'il ne le disait.
Lundi, une nouvelle écoute a renforcé cette thèse: "J'ai passé 10 ans de ma vie à des conneries parce que derrière, il y avait M. Frère qui s'enrichissait", racontait en 2011 une conseillère spéciale de l'élu qui ajoutait: "Les deux se partageaient les marrons". "Je n'ai rien partagé, c'est une critique gratuite", a réagi l'entrepreneur.
Le tribunal s'est ensuite penché sur les conditions d'exploitation de la décharge de La Ciotat par la société d'Alexandre Guérini. Ce dernier est poursuivi pour avoir accueilli sur le site des déchets d'entreprises privées, alors qu'il ne pouvait contractuellement n'enfouir que des déchets publics, avec l'accord tacite d'Alain Belviso, président de la communauté GHB jugé pour "complicité d'abus de confiance".
Le procès se poursuit jusqu'au 9 avril.