Procès viande de cheval à Marseille : ce qu’il faut retenir de la première journée d’audience

L'affaire des chevaux d'une ferme-laboratoire de Sanofi-Pasteur qui ont terminé en boucherie a ouvert lundi au tribunal correctionnel de Marseille.

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Une affaire hors-norme. Le procès d'une vaste fraude présumée ayant permis d'écouler en boucheries de la viande de chevaux réformés d'une ferme-laboratoire de Sanofi-Pasteur - interdite à la consommation humaine - s'est ouvert lundi 9 janvier à Marseille. 

Pendant trois semaines, le tribunal correctionnel va juger 25 prévenus : marchands de bestiaux, grossistes en viandes et vétérinaires, notamment pour "tromperie sur la qualité substantielle d'une marchandise" ou "faux dans un document administratif", pour avoir falsifié ou établi de faux certificats sanitaires pour les animaux. FRance 3 Paca revient sur la première journée de ce procès.

  • Des faits dénoncés en 2012

Cette affaire a débuté il y a plus de dix ans, à la suite d'une dénonciation dans une lettre anonyme en 2012. L'examen des faits a démarré avec l'audition de Sylvette Aubert, compagne de Patrick Rochette, un grossiste en viande narbonnais qui fournissait une vingtaine de bouchers dans le Sud de la France.

C'est principalement pour le compte de Patrick Rochette que des chevaux de la ferme-laboratoire de Sanofi-Pasteur d'Alban-la-Romaine (Ardèche) avaient été conduits à l'abattoir de Narbonne (Aude), mais aussi dans ceux de Gérone et de Barcelone en Espagne.

Ces animaux ont servi à la fabrication de sérums antirabiques, antitétaniques ou antivenimeux, rendant leur viande strictement interdite à la consommation humaine. Même si une expertise a démontré une "absence significative de risque toxicologique" pour les consommateurs.

  • Des papiers réglementaires falsifiés 

Des chevaux d'autres origines ont également été abattus et mis en boucherie après que leurs papiers réglementaires ont eux aussi été falsifiés.

Sylvette Aubert, compagne de Patrick Rochette et employée comme secrétaire dans sa société, a reconnu avoir vu, une fois, une facture pour un cheval portant la mention "impropre à la consommation". Mais cette facture ne lui serait parvenue qu'une fois l'animal passé à l'abattoir.

"Il [Patrick Rochette] m'a dit qu'il n'y en aurait plus", a-t-elle répondu à la présidente du tribunal, qui s'étonnait que cette mention ne l'ait pas fait réagir.

  • Des chevaux rétrocédés pour 10 euros

Patrick Rochette récupérait notamment des chevaux auprès de la société Equid'Aniel, dirigée par Fabrice Daniel, commerçant et agriculteur dans le Gard et fournisseur de Sanofi-Pasteur, lui aussi poursuivi.

Le laboratoire lui achetait les bêtes, réformées des courses hippiques, au prix de 1 000 à 1 100 euros hors taxe. Au terme de leur exploitation pour la fabrication des sérums, ces chevaux lui étaient rétrocédés 10 euros par tête, normalement pour une retraite paisible.

Sanofi-Pasteur, ainsi que l'ordre national des vétérinaires, des associations de consommateurs et des bouchers sont parties-civiles dans ce procès.

Avec AFP

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