Suite au limogeage d'Eric Arella, patron de la PJ de la zone Sud, jugé injuste, vendredi dernier, les mobilisations dans toute la France se poursuivent ainsi que les dépôts d'armes. Cela signifie qu'aucune opération terrain n'est effectuée.
Ce mardi, une nouvelle mobilisation de la police judiciaire est en cours dans plusieurs villes de France; dont Marseille, Toulon et Nice mais aussi : Montpellier, Bordeaux, Limoges, Angers, Toulouse, Rennes, Caen, Nantes, Brest, Avignon, Nîmes, Perpignan, Bayonne.
Depuis vendredi, la mobilisation ne faiblit pas, notamment à Marseille où ils étaient 200 devant l'Evêché.
Cette mobilisation se traduit par le dépôts des armes et aucune opération sur le terrain.
La grogne ne faiblit pas suite au limogeage jugé arbitraire d'Eric Arella, ex-patron de la PJ zone Sud à Marseille, vendredi dernier.
Cette décision, a été prise après la publication jeudi dernier d'une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit des policiers accueillir le directeur général de la PJ, Frédéric Veaux, par une haie d'honneur silencieuse.
Cette réforme pourrait transformer radicalement la façon de travailler des policiers notamment dans les enquêtes au long cours sur les trafics de drogue selon l'Association nationale de la police judicaire (ANPJ).
Quel changement pour les policiers ?
"Si je suis en planque sur un gang de trafiquants de drogue, je pourrais être appelé pour un cambriolage" , témoigne Thomas, chef de groupe à la police judiciaire (PJ) de Marseille.
Toujours selon ce vice-président de l'association nationale de la police judiciaire, la sécurité publique et la PJ dépendront de la même direction.
La sécurité publique est chargée de la petite et moyenne délinquance, elle est dirigée par un directeur départemental.
La PJ travaille sur les meurtres en bande organisée, braquages à main armée, fraude fiscale, viols en série, trafic d’images pédophiles, trafics de drogue, d’armes... Elle dépend des procureurs de la République ou des juges d’instruction. Son organisation est découpée en zones. La zone Sud couvre le territoire de Nice à Marseille, en passant par Avignon.
"La sécurité publique est débordée. Les pjistes (policiers PJ) travailleront sur des cambriolages, des arrachages de colliers, ou encore usage de stupéfiants alors qu'ils sont spécialisés dans l'investigation, les grands prédateurs, le crime organisé," déplore Thomas.
Gérald Darmanin, de son côté maintien la pression en affirmant que la réforme passera quoi qu'il arrive et malgré la mobilisation.
Mi-décembre, un audit devrait être rendu concernant les départements qui testent la réforme, selon le ministre de l'Intérieur.
"Aucun policier de PJ ne fera autre chose que ce qu’il fait aujourd’hui, sur son lieu d’affectation actuel. Nous n’allons pas demander aux enquêteurs de PJ de mener les enquêtes actuellement dévolues à la sécurité publique. Ils pourront au contraire se concentrer sur ce qu’ils savent le mieux faire en bénéficiant du soutien logistique et de gestion de la nouvelle direction départementale (surveillances de gardes à vue, gestion administrative, etc.)", insiste le ministre de l'Intérieur.
Il précise que certains manifestants "pourraient être redevables de sanction".