Réforme des retraites : l'interpellation de 7 lycéens et de collégiens mardi à la suite du blocage de leur établissement à Marseille a déclenché une vague de contestations L'un de ces jeunes est convoqué devant la justice en juin..
Des interpellations qui ne passent pas. Sept collégiens et lycéens, qui avaient participé au blocage d'un établissement à Marseille dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, ont été arrêtés, mardi 7 mars. De quoi susciter la colère chez les parents mais aussi des syndicats et des députés de l'opposition qui ont dénoncé leurs conditions de garde à vue ainsi que les motifs de leur interpellation. France 3 Provence-Alpes revient en 5 actes sur cette polémique qui enfle à Marseille.
- Acte 1 : arrestation de deux lycéens au cours du blocage de leur lycée
Mardi 7 mars, à l'heure du début des cours, le lycée Thiers à Marseille est bloqué par des élèves qui s'opposent à la réforme des retraites. Parmi eux, deux mineurs, sont interpellés vers 10 h et placés en garde à vue pour "dégradations", selon une source policière citée par Marsactu. Leurs camarades se rassemblent devant le commissariat de Noailles, sur la Canebière pour exprimer leur soutien. Le député LFI Hendrik Davi se rend sur place. Rapidement, les messages de soutien se multiplient sur les réseaux sociaux de la part de jeunes manifestants dans les autres villes de France, comme à Paris, pour demander "leur libération immédiate."
- Acte 2 : un lycéen est interpellé au cours de la manifestation
Sur le Vieux-Port, tandis que la manifestation contre la réforme des retraites débute, un autre lycéen, Mattéo, l'un des porte-paroles des lycéens marseillais, est interpellé pour violences contre la police, puis placé en garde à vue. Cette arrestation intervient alors que des heurts ont éclaté entre les jeunes et les forces de l'ordre. Sa maman n'arrive pas à avoir de nouvelles à la suite de son interpellation et dénonce "un kidnapping".
- Acte 3 : quatre mineurs arrêtés durant la manifestation de soutien
Vers 15 h 30, un rassemblement s'organise devant le commissariat de Noailles, en soutien aux lycéens interpellés. Une centaine de personnes demandent leur libération. A 18 heures, quatre collégiens et lycéens sont à leur tour interpellés puis mis en garde à vue pour violences contre la police. Ils sont arrêtés dans la confusion, au moment où les forces de l'ordre dissolvent l'attroupement à l'aide de gaz lacrymogène. La polémique enfle autour de leur jeune âge et des conditions de détention durant les 24 heures de leur garde à vue.
- Acte 4 : les jeunes sont libérés au terme de leur garde à vue
Mercredi 8 mars, 24 heures après la première interpellation, une lycéenne est relâchée aux alentours de 10 heures.
Des manifestations de soutien se poursuivent non loin du commissariat. L'Intersyndicale, mobilisée contre la réforme des retraites, est présente pour dénoncer "des arrestations arbitraires, une entrave à la liberté syndicale et à la liberté d'action de la jeunesse, qui a, elle aussi, le droit de manifester ".
Les autres mineurs sont libérés au fil de la journée. La dernière garde à vue, celle de Mattéo, est levée à 17 h 30, à l'issue de 30 heures passées au commissariat de Noailles.
- Acte 5 : un lycéen renvoyé devant la justice
Ce jeune, âgé de 17 ans, élève en terminale au lycée Saint-Charles à Marseille, est convoqué le 16 juin devant le tribunal pour enfants et devra répondre des faits de violences aggravées sur des policiers qui lui sont reprochés. Sa mère réfute ces accusations et affirme que son fils est victime de représailles, suite à des déclarations faites précédemment dans les médias autour des violences policières.