A chaque rentrée en France, des centaines d'écoliers se retrouvent sans affectation et ne peuvent pas retourner en classe comme les autres. A Marseille, pas de chiffres mais des petits écoliers déçus et des parents dans l'urgence pour trouver des solutions.
Pour eux, la rentrée rime avec panique. Chaque année, des centaines d'élèves de primaire ne peuvent pas faire leur rentrée car ils n'ont pas d'affectation au niveau national.
C'est le cas des deux enfants de Masse Gaye. Ils n'ont pas pu faire leur rentrée dans l'école de la Grande Bastide Cazaulx, dans le 12e arrondissement de Marseille.
"Mes enfants étaient très contents à l'idée de retourner à l'école, ils ont été déçus de ne pas pouvoir faire leur rentrée. Ils ont dû rester à la maison et je n'ai pas pu aller au travail ce matin pour les garder", témoigne le père de famille.
Classes surchargées et pétition
Cette famille n'est pas un cas à part dans cet établissement. D'autres parents sont concernés par ce problème.
"On a plusieurs enfants sur le carreau, parce qu'on se retrouve avec des classes de CP qui sont surchargées et bien au-dessus des quotas des 24 élèves ", déplore Céline Caporali, la présidente de la PEEP de l'établissement.
C'est ingérable d'en avoir autant par classe, c'est une année importante pour l'apprentissage de la lecture.
Céline Caporali, PEEP Grande Bastide Cazaulx
- Dans l'école, l'effectif des CP atteint les 28 et même les 29 pour une autre classe, quand une autre classe en doublon de CP- CE2 en comptabilise 25.
"C'est ingérable d'en avoir autant par classe, c'est une année importante pour l'apprentissage de la lecture. Ce ne sont pas de bonnes conditions pour apprendre déclare", souligne Céline Caporali.
Les parents d'élèves avaient réussi à obtenir l'ouverture d'une nouvelle classe pour la rentrée afin de mieux répartir les effectifs, mais cela ne s'est finalement pas fait.
L'association des parents d'élèves de l'établissement a décidé de faire une pétition pour protester contre les conditions d'enseignement pour les enfants et obtenir l'ouverture d'une classe.
Un phénomène récurrent
Chaque année, les problèmes d'affectation sont récurrents dans les établissements scolaires. "Rien que ce matin, j'étais au téléphone avec une maman qui a eu sa dérogation d'école refusée, son enfant qui devait rentrer en CP n'a pas pu", raconte Christophe Merlino, président de la FCPE des Bouches-du-Rhône.
Pour lui, ces couacs de rentrée peuvent résulter de plusieurs cas de figure : "ça peut être des problèmes administratifs de dossiers de l'éducation nationale, de documents qui n'ont pas été transmis à temps par les parents, mais aussi de sureffectifs dans les classes qui ne permettent pas d'accueillir tout le monde".
Et si les chiffres concernant ces élèves privés de rentrée ne sont pas encore disponibles pour Marseille ou le département, le rectorat l'assure des solutions sont toujours trouvées dans les quinze jours qui précédent la rentrée.
"Pour ces cas qui sont plutôt à la marge, il n'y a pas d'inquiétude à avoir là-dessus, tous les élèves auront une classe. Nous faisons des réajustements pour", assure le rectorat.
Cette année, 257.113 écoliers ont fait leur rentrée dans l'académie d'Aix-Marseille.