Les étudiants ont commencé à faire leur rentrée, mais tous n'ont pas encore de logement. Pour beaucoup, c'est un parcours du combattant et certains se laissent berner par des arnaques.
Étudier, sans toit pour s'abriter, reste une peur commune à de nombreux étudiants. C'est le cas d'Héloïse : "c'est toujours synonyme de stress pour moi de chercher un appartement". "Tout va très vite. Pour mon logement actuel, en à peine une journée, la propriétaire avait reçu 45 messages", précise la jeune femme en cursus à Marseille.
Face à cette pression, certains étudiants sont prêts à tout pour se loger. Et cela, des personnes mal intentionnées le savent et en profitent. L'étudiante de 23 ans a ainsi perdu 350 €, victime d’une arnaque.
Payer pour voir, une arnaque
"Je me suis rendue dans une agence qui m’a demandée de payer pour accéder à leur site et consulter les offres de logements, avec les numéros des propriétaires. Mais, à ma grande surprise, je devais contacter les propriétaires moi-même et visiter les logements seule", raconte-t-elle. J’étais persuadée que payer m’assurerait de trouver un appartement", raconte-t-elle. C'est quand la maman d'Héloïse s'est inquiétée au téléphone, "mais donc là, tu as payé, et tu as juste l'annonce" qu'elle a compris qu'elle s'était fait avoir". "On est tellement vulnérable qu'on est prêt à tout accepter", reconnaît-elle.
Dans ce contexte tendu, la plupart des agences immobilières n'ont plus aucun logement à proposer à cette période de l'année. L'une d'entre elles, située dans le 7ᵉ arrondissement de Marseille, tente en revanche d'avertir les étudiants des pièges à éviter. "Payer pour voir, ça ne correspond pas aux pratiques de l'immobilier, affirme Henri Perret, l'agent immobilier. Il faut payer après la signature du bail".
Des alternatives qui peinent à compenser cette pénurie
Sur 100 000 étudiants, la métropole Aix-Marseille en compte près de 50 000 qui ne vivent plus chez leurs parents. Et seuls 22 520 logements sont disponibles : un nombre insuffisant pour répondre à la demande croissante.
L'attractivité grandissante de la ville et la prolifération des locations courte durée font partie des facteurs aggravant la situation. Une réalité affirmée par Henri Perret : "il y a même certains propriétaires qui font des locations étudiantes pour neuf mois pour pouvoir mettre leur logement sur Airbnb, l'été, et le rentabiliser au maximum".
Pour éviter le stress de la dernière minute, Manon a choisi d'acheter sa tranquillité dès le mois de juillet. "Mon appartement, je le paye depuis le mois de juillet. J'ai versé deux mois de loyer dans le vide pour m'assurer d'avoir un appartement à la rentrée. Je ne voulais vraiment pas arriver dans une nouvelle ville sans solution." Un investissement qui s'élève à plus de 1000 euros. C'est aussi le facteur fatigue, qu'elle tient à souligner : "Je ne pouvais pas constamment faire des allers-retours depuis ma ville d'origine pour venir visiter des appartements, ce qui ne facilite pas la donne."
Face à cette situation tendue, d'autres possibilités s'offrent aux étudiants : la colocation ou la location de chambre chez l'habitant.