Risque élevé d'inondations dans le sud-est : campagne de sensibilisation en région Provence-Alpes-Côte d'Azur

La préfecture de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur lance une campagne de prévention sur les risques d'épisodes cévenols à l'approche de l'automne. Elle explique pourquoi ce danger est de plus en plus élevé.

Pluies, orages, inondations et parfois glissements de terrain. Cette année le sud-est de la France ou plutôt l'arc méditerranéen a souffert d'événements météorologiques, consécutifs au réchauffement climatique.

Marseille a subi de violents orages le mercredi 17 août par exemple. Dans le Gard, l'alerte rouge inondations a été déclenchée deux fois en vingt-quatre heures ces derniers jours. Ce département est l'un des plus vulnérables, avec l'Hérault, d'après le préfet. Les épisodes de pluies diluviennes se multiplient et s'intensifient. 

Journée de résilience

Les autorités publiques incitent donc la population à redoubler de vigilance et à adopter les bons réflexes. Une journée est même dédiée à cela : le 13 octobre. Journée de résilience, ce jeudi a pour vocation de sensibiliser les citoyens. 

Tout le monde, ce jour-là, doit avoir une idée précise de ce qu'il peut se passer : les enfants à l’école, les salariés dans les entreprises, les personnes dans les hôpitaux... On doit être capable de faire en sorte que la culture du risque pénètre l’ensemble de la population. Et faire prendre conscience de tous les risques auxquels nous sommes confrontés et en particuliers les risques naturels.

Alain Thirion, directeur général de la sécurité civile et la gestion des crises

Pour le directeur général de la sécurité civile, la prévention permet de limiter les effets du risque pour qu'il y ait le moins de victimes possible. 

Notifications par messages

Cet été, un dispositif a été mis en place par l'Etat : FR-Alert. Depuis le 21 juin 2022, des notifications peuvent être envoyées sur les téléphones mobiles des personnes présentes dans une zone confrontée à un danger grave comme une catastrophe naturelle par exemple. 

Ça permet aux pouvoirs publics d'alerter, sur des zones ciblées, toutes les personnes qui ont un téléphone portable, sans abonnement particulier, sur la survenue de risque et surtout sur les consignes de mise à l’abri. 

Christophe Mirmand, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud

Les personnes vivant dans des endroits à risque prennent ainsi connaissance de la nature du danger, sa localisation et les comportements à adopter pour se protéger.

Le directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises, ajoute : "l'anticipation opérationnelle avec météo France s’est considérablement améliorée depuis une vingtaine d’années donc on a en général la perception dans les deux ou trois jours qui précédent ce qui va se passer. Puis ça s’affine dans les heures avant donc on est capable de passer des messages à la population et de pré-positionner des moyens de sécurité civile comme des hélicoptères et des sauveteurs."

Davantage de risques à venir

"On le sait depuis déjà longtemps, les épisodes cévenols ont été identifiés comme un risque majeur de la période de fin d’été ou de début d’automne sur l’arc méditerranéen", explique Christophe Mirmand, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud.

Et d'expliquer : "ce sont des phénomènes qui sont produits par une température élevée de la mer méditerranée qui entraîne une forte évaporation et une humidité de l’air qui se concentre ensuite (...) sur tous les départements qui bordent la mer méditerranée."

En 2022, on constate cette température anormalement élevée de l’eau de la mer méditerranée : entre 6 et 7 degrés de plus que la moyenne des années antérieures. Nous anticipons malheureusement pour les jours, les années à venir, la probabilité d’épisodes intenses cévenols.

Christophe Mirmand, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud

À  court terme, il y a donc déjà de grands risques d'épisodes cévenols à l'automne puisque cet été, la mer méditerranée a été particulièrement chaude. 

+25 % d'épisodes cévenols en 62 ans

"Depuis le début des années 1960, le nombre de ces épisodes a augmenté de 25% à l’échelle de l’arc méditerranéen, traduisant ainsi de façon très claire les risques liés au réchauffement climatique” développe le préfet de la région Paca.

Et de résumer : "ce type de manifestation météorologique devient plus fréquent mais aussi plus violent parce que l’augmentation des températures entraîne une plus forte évaporation et donc un risque plus important d’orages et donc un risque plus important en termes d’aléas et de dégâts sur le littoral méditerranéen."

Les bons réflexes

Sur les réseaux sociaux, le préfet communique les bons gestes à adopter face à ces risques. "De septembre à mi-décembre, les territoires du pourtour méditerranéen sont exposés à des épisodes de pluie intense, pouvant conduire à des crues soudaines et dangereuses" précise-t-il. 

En résumé, le préfet de la région Paca explique : "ceux qui résident dans des zones inondables doivent se préparer en disposant d’un kit de protection avec par exemple une lampe torche, des moyens de se mettre à l’abri dans la partie haute de leur habitation, à condition qu’elle soit pourvue d’une fenêtre pour pouvoir évacuer les lieux, etc."

Ces trente dernières années, les inondations ont entraîné la mort de 480 personnes en France. 60 % de ces victimes se trouvaient dans les départements méditerranéens.

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