Les températures historiques qui ont frappé la région ces derniers mois menacent le rendement des récoltes d'olives. Déjà concernés par ce problème dans les années passées, les cultivateurs s'attendent cette fois à une perte de rendement allant de 25 à 60%.
Un coup de chaud souffle par-dessus le secteur de l’oléiculture.
Entre panique et résignation, les producteurs d’olives, et de son précieux élixir, n’ont pas été épargnés par la sécheresse qui a vampirisé bon nombre de cultures dans la région Provence-Alpes Côte d’Azur.
Une chaleur historique, qui causera, selon les estimations chez certains une perte colossale de leur rendement, allant de 25% à 60% pour les plus impactés.
Parmi eux, Anthony Bérenguier, chargé de la production au Moulins de Callas dans le Var : "C’est la première fois que la sécheresse est aussi importante", souligne ce dernier.
"Normalement, mon rendement pour 12 hectares d’exploitation se situe entre 60 et 80 tonnes par an. Mais cette année, je n’arriverai même pas à atteindre la moitié".
Baisse de rendement et bouleversement du calendrier
Le producteur varois n’est pas le seul à parier sur une baisse de productivité.
Même son de cloche du côté des Alpes-Maritimes. Christine Michel, propriétaire du Moulin d’Opio, n’espère pas tirer de cette saison plus de 20 à 25% de la récolte de l’an passé, "une année qui était déjà loin d’être formidable".
Et pour l'oléicultrice de l'arrière-pays niçois, ce n’est pas un phénomène nouveau. Déjà cinq ans que cette dernière flaire une diminution progressive du rendement de ses oliveraies, qu’elle chiffre entre 8 et 15% sur les dix dernières années.
Car pour résister face aux fluctuations de température ou autres facteurs de stress, l’olivier privilégie sa survie en lâchant ses fruits.
Une fois à terre, les olives sont définitivement perdues si l'on vise une huile de bonne qualité.
Au-delà du rendement, le calendrier de récolte ne cesse d’arriver un peu plus tôt dans l’année.
Il y a 20 ans, on débutait la récolte le 1er novembre. Là, il est probable qu’on commence le 19 septembre. Vous vous rendez-compte, en 20 ans ?!
Jean-Benoît Hugues, propriétaire du Moulin Castelas.
Comme ces confrères, l’oléiculteur pointe du doigt le réchauffement climatique comme la principale cause de ces bouleversements.
Repenser l'irrigation
"Ces pertes remettent en cause la pérennité de certains exploitants", estime Jean-Philippe Frère, oléiculteur et 1er vice-président de la chambre d’agriculture de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais pour le vice-président, un autre problème de fond concernant l’irrigation des oliviers doit également être discuté.
"Il y a des oliviers multi centenaires qui n’ont jamais demandé à être arrosés, qui vont devoir être irrigués tant ils sont secs ! Certains producteurs vont devoir faire des investissements importants pour pallier ces stress hydriques", déplore ce dernier.
Face à ces faibles récoltes et à une augmentation constante des coûts de l’énergie, l’or jaune de Provence risque de voir son prix s’envoler entre 10 et 20 % dans les prochains mois, selon la chambre d’agriculture régionale.