En décembre 2021, un hangar rempli de déchets sauvages prenait feu au centre de tri Recyclage Concept 13 à Saint-Chamas dans les Bouches-du-Rhône. Aujourd'hui, encore 14.000 tonnes de déchets encombrent toujours le site, les riverains et les associations de défense de l'environnement sont inquiets des conséquences de cette pollution.
"Là ce que l’on voit c’est des bâches, en cours de dégradation. Du polystyrène aussi, ça va être des micros morceaux de partout. On se pose la question de comment ça peut être traité derrière, s’interroge Nathalie Galand, membre de l’association France nature environnement de Saint-Chamas. Cette question ne semble pas avoir de réponse pour l’instant.
14.000 tonnes de déchets non toxiques
Le 26 décembre 2021, un incendie se déclare dans un hangar qui stocke illégalement des déchets, à l’entrée de Saint-Chamas. Il a duré sept semaines, dégageant des fumées toxiques. Aujourd’hui, un an après, 14.000 tonnes de déchets encombrent toujours le site.
"Aujourd’hui, ces déchets sont considérés comme non dangereux. Et comme ils le sont, l’Etat n’a pas à agir. Les collectivités locales, la Métropole par exemple, ce n’est pas sa compétence, on est sur des déchets dits banales. La collectivité de Saint-Chamas n’a pas les moyens de faire. Et je rappelle aussi que nous sommes dans un terrain privé, avec des déchets qui sont d’origine privée qui appartiennent à une ou plusieurs sociétés qui sont venus les déposer ici. Donc il est hors de question que ce soit le contribuable qui paie pour faire enlever tout ça", explique Didier Khelfa, maire de la commune à notre équipe de journalistes sur place Virginie Danger et Marie-Agnès Pelleran .
"Il faut changer la loi"
La mairie de Saint-Chamas se retrouve donc dans une impasse puisqu’évacuer le site coûte 3 millions d’euros. Pour rappel, cinq personnes ont été mises en examen mais l’instruction est toujours en cours et prendra plusieurs années. Pour l’association France nature environnement de Saint-Chamas, il est temps de changer la loi et de mettre en place des contrôles plus stricts.
"Ce qui nous est arrivé est un malheur incontestable, mais la double peine serait que ça continue ailleurs. On n’est évidemment pas les seuls, d’autres sites existent. Maintenant, changeons la loi. Si cela a été possible, c’est qu’il y avait des trous dans la raquette qui ont permis à ce genre de sociétés et d’individus d’agir", s’insurge Nathalie Galand.
Une petite avancé notable, l’Etat va prendre en charge l’évacuation de 1200 tonnes de déchets potentiellement dangereux, soit à peine 8% du total