"J'ai été pris au piège". L'automobiliste coincé dans son monospace par la montée des eaux le 23 octobre à Marseille, alors que la ville subissait de fortes pluies, a rencontré vendredi les cinq policiers qui lui ont sauvé la vie.
Ce mercredi 23 octobre restera à jamais imprégné dans sa mémoire. Ce rideau blanc fait d'une pluie dantesque. Les coups de tambour de l'eau sur la tôle de l'habitacle.
Le piège des flots, sous la passerelle de Plombières, qui donne accès à l'autoroute A7, à Marseille. La puissance de l'eau, qui empêche d'ouvrir les portes de la voiture. Le cauchemar.
"La première fois, j'ai négligé la montée de l'eau, mais l'eau montait très vite et la voiture a commencé à bouger, à flotter… et c'est là que j'ai compris que j'avais un sérieux problème."
Ce marseillais âgé d'une trentaine d'années ne réalise toujours pas comment il a pu se laisser surprendre et le cauchemar qui a suivi. "J'étais bloqué, les portières ne voulaient pas s'ouvrir, je suis passé à l'arrière, je tapais sur les vitres, j'ai essayé de prendre le cric dans le coffre pour casser une vitre...".
Puis, le miracle. L'arrivée de deux policiers de la compagnie de sécurité routière et trois agents de la police municipale. "Je pense que c'est en faisant tous ces gestes que les policiers m'ont aperçu et sauvé la vie."
Les policiers confirment. "On a vu une main qui tapait sur la vitre, (...) on a tout de suite sauté dans l'eau."Dans un élan collectif, les policiers secourent l'automobiliste, sous le choc. Un acte d'héroïsme spontané, que l'homme n'oubliera jamais. Ce qu'il a tenu à dire à ses anges gardiens, vendredi, là-même où il a bien failli perdre la vie.
"Je suis venu leur dire que c'est grâce à eux que je suis là aujourd'hui. Sans les policiers, je pense que j'y serais resté."