Mickaël Bonetto, Myron Baudino et David Riviera ont gagné La Marseillaise à pétanque en 2023. Sabine Fara a remporté le grand prix féminin en triplette. Marco Foyot est six fois vainqueur du tournoi. Quel est le secret de leur réussite et comment ils ont vécu cette compétition ?
Ils ont beau avoir remporté La Marseillaise à pétanque ou le Grand prix féminin, ils s'accordent tous, sans fausse modestie, sur un point : c'est un tournoi "très difficile". Pour David Riviera, vainqueur l'an dernier, c'est même "le concours le plus difficile qui puisse exister" : "Il faut faire treize parties, ça se joue par élimination directe, il y a 4 000 ou 5 000 équipes, alors que dans les nationaux il y a plus de 500 équipes, et on trouve que c'est déjà pas mal."
De la sueur et des kilos en moins
Et puis, il y a la chaleur. Même les plus grands joueurs ne peuvent pas l'ignorer. Marco Foyot dispute cette année son 50e Mondial de la Marseillaise à pétanque. Sa première victoire remonte à sa première participation en 1974. Il remporte ensuite les tournois 1975 et 1976. Il gagne six fois en tout. Un record, battu par un seul joueur : Albert Pisapia, qui a accroché sept étoiles à son maillot.
"Quand je fais une finale du Mondial La Marseillaise, je perds quatre à cinq kilos", raconte Marco Foyot, qui dit faire des dizaines de kilomètres par jour durant le tournoi, pour regagner les terrains. À cela, s'ajoute une certaine pression.
Il n'y a pas de repêchage, rien du tout. Il faut constamment gagner. Donc il faut être toujours présent, concentré, et il faut très bien jouer.
Marco Foyotà France 3 Provence-Alpes
Au Mondial La Marseillaise à pétanque, des grands joueurs peuvent rencontrer des amateurs, sur des terrains parfois difficiles. "Nous, les joueurs de haut niveau, on ne fait pas trop la différence dans des jeux comme ça, estime Mickaël Bonetto, champion l'an dernier. C'est aléatoire. Des gens peuvent très bien jouer et on peut perdre au premier ou au deuxième tour." Avec des parties qui se suivent sur trois ou quatre jours, la fatigue s'accumule.
Un repos stratégique
Accompagné de ses coéquipiers de l'an dernier, explique David Riviera, ils ont observé les gagnants des Mondiaux précédents pour pouvoir aborder plus sereinement la compétition : "On regardait les anciens, les grands joueurs, ils se mettaient dans un coin à l'ombre, on ne les voyait jamais. Ils se mettaient en retrait juste après leur partie, ils buvaient beaucoup d'eau, ils se reposaient." Aujourd'hui, il livre le même conseil.
Beaucoup se reposer, ne pas marcher, aller de partout dans les allées, boire beaucoup d'eau.
David RivieraChampion de la Marseillaise à pétanque
Techniquement, dit-il, à La Marseillaise à pétanque, "on ne gagne pas en tirant, c'est sûr", il "faut bien pointer, aller doucement" car sous les fortes chaleurs phocéennes, "les boules collent aux mains, vous usez plus vite les tireurs que si vous jouez à une période où il fait moins chaud."
Une préparation exigeante
Il y a aussi la préparation physique. Myron Baudino, 22 ans, avec qui il jouait en triplette lors de sa victoire en 2023, fait du sport régulièrement, afin de se montrer endurant lors de la compétition. Il joue à la pétanque trois fois par semaine, deux ou trois heures par jour.
A 70 ans, Marco Foyot ne se sent plus aussi en forme que dans sa jeunesse : "Les boules sont de plus en plus lourdes et la terre est de plus en plus basse quand je les ramasse." Pour encore espérer gagner, il conseille : "La première chose, c'est de faire une belle équipe, de jouer entre copains avec une belle osmose."
L'humain, au-delà des stratégies, dans une compétition qui doit beaucoup à la chance. L'homme, qui dès 1974 était devenu le chouchou du public, recommande ensuite : "Il faut jouer avec le spectateur parce que les spectateurs sont souvent sont compliqués, ils sont très près de nous."
Sylvie Fara joue aussi "entre copines". Elle a déjà participé au Mondial la Marseillaise à pétanque en mixte mais c'est le Grand Prix féminin qui lui a offert une victoire en 2023. Pour elle, c'est une bouffée d'air dans un milieu encore très masculin, et la possibilité de se confronter avec des joueuses dont le niveau correspond davantage au sien.
Chaleur, terrain, tirage au sort… Que valent les conseils des champions face aux aléas de la compétition ? David Riviera s'étonne régulièrement de rencontrer de grands joueurs n'ont jamais remporté la compétition. "Quand on gagne la Marseillaise, on a gagné la Coupe du monde", dit-il.