Marseille dénombre 21 morts par arme depuis le début de l'année, en lien avec le trafic de drogue. Un tueur à gages de 18 ans a été arrêté à Gardanne.
Sur les réseaux sociaux, la vidéo d'un jeune homme hilare, cagoulé circule. Il évoque avec enthousiasme les "contrats" qu'il "va enchaîner". "Je suis en train de m'envoyer sur un contrat je suis en train de rigoler là", dit-il.
Derrière ce terme professionnel, ce sont des homicides qu'il évoque. Selon Le Parisien, Mattéo F., 18 ans, a été mis en examen pour trois assassinats qui ont eu lieu récemment à Marseille : celui de deux adolescents de 15 et 16 ans dans le quartier de la Joliette (un troisième avait été touché) et celui d'un Parisien de 20 ans, dans le quartier de la Paternelle. Les enquêteurs le soupçonnent d'être l'auteur d'autres crimes.
Mattéo F. serait un tueur à gage, membre de la DZ mafia. Selon les informations du Parisien, le jeune homme a été interpellé le 4 avril dernier à Gardanne.
200 000 € de gains
France 2 a rencontré, Damein Delseny, journaliste au Parisien, qui a enquêté sur le jeune homme. Il décrit le profil d'un garçon cynique, issu de classe moyenne, qui agit telle une machine à tuer. "Il a une fascination pour ce "métier" qu'il fait - il prétend que c'est un métier -, pour le grand banditisme et un détachement par rapport aux actes qu'il peut commettre", détaille le journaliste.
"Lui prétend qu'il aurait gagné environ 200 000 € sur l'ensemble de ses contrats. Il est payé pour tuer. C'est vraiment le véritable tueur à gage."
La DZ Mafia, pour qui il agirait, est réputée régner sur une partie du trafic de drogue marseillais. Sur les réseaux sociaux, ils exhibent des armes de guerre pour impressionner les autres gangs en mettant en scène leurs actions violentes. On les voit dans une vidéo rue de Lyon à Marseille, tirer à l'arme de guerre sur un commerce.
Tuer ou impressionner
"On arme des tueurs à gage pour aller tuer le concurrent ou impressionner ses proches, précise Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône. On a parfois des très jeunes personnes qui sont recrutées parfois sur les réseaux sociaux pour être tueurs à gage et tuer des cibles qu'on leur désigne."
A la clé, les trafiquants leur promettent des gains de plusieurs milliers d'euros.
"Aujourd'hui on a de plus en plus de tueurs à gages qui viennent sur l'agglomération de Marseille pour essayer de prendre part à cette guerre de narcotrafics. Sachant que des sommes dantesques sont générées par ces points de deal. Un point de deal à Marseille c'est entre 30 000 et 90 000 €/ jour de chiffre d'affaires", explique Eddy Sid, délégué Unité SGP police FO-Marseille.
Ce dimanche, un homme a été blessé par balles dans la cité des Oliviers (13e). Plus tôt dans la journée, trois hommes âgés d'une vingtaine d'années ont été tués par des tirs d'arme de guerre dans un quartier "réputé calme" du 11e arrondissement de Marseille.