Pénaliser les consommateurs de drogue, "pilonner" les points de deal et traquer les têtes de réseaux cachées à l'étranger : la préfète de police de Marseille Frédérique Camilleri s'est félicitée mardi 1er février des amendes pour consommation de stupéfiants et des arrestations en 2021.
"J'avais dit à mon arrivée à Marseille en décembre 2020 qu'il fallait s'attaquer au trafic de drogue de la cage d'escalier jusqu'à l'international, jusqu'à Dubaï", a déclaré Frédérique Camilleri, la préfète de police, lors de la présentation à la presse du bilan de la délinquance dans les Bouches-du-Rhône.
16.000 amendes
Au total, plus de 16.000 amendes forfaitaires pour usage de stupéfiants ont été dressées depuis juillet 2020 dans les Bouches-du-Rhône. C'est le premier département de France sur ce point, avec 12% des amendes infligées au niveau national.
"Cette stratégie repose sur la lutte contre les consommateurs, contre les trafiquants sur la voie publique et contre les têtes de réseaux qui sont souvent à l'étranger", a détaillé la haute fonctionnaire, entourée des chefs des services départementaux de la police et de la gendarmerie.
2.000 interpellations
Au total, plus de 2.000 personnes ont été interpellées pour trafic de drogue en 2021 dans ce département (+42% par rapport à 2019). Sept "narcotrafiquants d'envergure internationale" ont aussi été arrêtés à l'étranger, notamment aux Emirats arabes unis, au Maroc et en Colombie.
Parmi eux, figure un homme soupçonné de piloter un important trafic de drogue à Marseille, Hakim Berrebouh, arrêté à Dubaï en février et extradé en France en décembre dernier pour être mis en examen à Marseille.
L'Office antistupéfiants français (Ofast) s'est fixé comme priorité de traquer les gros trafiquants, souvent basés à l'étranger, grâce notamment à un "pôle renseignement" d'une trentaine de personnes.
3 à 6 opérations par jour
Sur les quelque 150 points de deal répertoriés à Marseille, un travail régulier de "pilonnage" a été effectué, à raison de 3 à 6 opérations par jour, avec tous les services de police et notamment les deux compagnies de CRS (120 hommes) envoyées en renfort à Marseille en mars 2021.
8,2 tonnes de cannabis saisis et 20 millions d'euros
Ces opérations de police et de gendarmerie ont également permis les saisies dans le département de 8,2 tonnes de cannabis, 962 kg de cocaïne, 20 millions d'euros d'avoirs criminels et 734 armes dont 23 Kalachnikov, a-t-elle énuméré.
A Marseille, les saisies atteignent 1 million d'euro et une tonne de cannabis dans les quartiers nord de la ville.
"A Campagne Lévêque, un des endroits les plus florissants en terme de trafic de drogue, l'un des points de deal qui faisait 50.000 euros par jour, n'en fait plus qu'environ 7.000".
Augmentation des violences intrafamiliales
Les violences physiques intrafamiliales ont augmenté de plus de 21% depuis 2019, la majorité des victimes sont des femmes.
"Les services de police et de gendarmerie sont plus à l'écoute de cette parole, explique Frédérique Camilleri. On va avoir tendance à renvoyer à la justice beaucoup plus d'affaires qu'avant. On va inciter un maximum de femme à déposer plainte plutôt que de simplement déposer une main courante pour que derrière il y ait une action de la justice".
Enfin, seuls point positif dans ce bilan annuel de la délinquance, les vols et cambriolages ont diminué de 11,6% à Marseille.
