Depuis ce lundi 23 septembre, une cellule spécialisée de l'OFAST, l''office anti-stupéfiants, appelée la CROSS portuaire 13, va traquer la cocaïne qui transite depuis l'Amérique latine et les ports d'Italie sur le port de Marseille. Des agents spéciaux sont dédiés et sont réunis pour échanger sur les enquêtes en cours, les informations recueillies et le dispositif en place.
"C'est à l'initiative du ministère de l'Intérieur, de la PJ et de l'OFAST", indique le commissaire général Philippe Frizon du SIPJ. En effet, cette cellule bien particulière, "la CROSS portuaire 13" a pour mission de développer et professionnaliser les renseignements."lls veulent s'inspirer de ce qui fonctionne concernant le port du Havre", décrit le commissaire. À Marseille. Cette CROSS est mise en place depuis ce lundi 23 septembre.
Un plan de lutte lancé depuis 2019
Afin de lutter contre les trafics de stupéfiants et ses conséquences directes, le Gouvernement a décidé de mettre en place, en septembre 2019, le plan national de lutte contre les trafics de stupéfiants. Ce plan s’est appuyé sur la création de l’office anti-stupéfiants (OFAST), service interministériel, à compétence nationale, chargée du pilotage et de la coordination de la lutte contre les trafics de stupéfiants en France.
Ces nouveaux moyens lui permettent d’échanger des informations opérationnelles et des analyses stratégiques avec les divers services de renseignements nationaux, comme le service de renseignement des douanes ou les renseignements territoriaux, dans le cadre des CROSS (cellule du renseignement opérationnel sur les stupéfiants). "Cela permet une centralisation de l’information de tous types en lien avec le port de Marseille et les éventuels trafics qui pourraient s'y dérouler", indique le commissaire général Frizzon. Ce nouvel outil de coopération spécialisé en matière de trafics de stupéfiants permet de mieux identifier et démanteler les réseaux et les trafiquants. L'OFAST est en lien avec les différents services de police nationale, de gendarmerie, les douaniers.
Cette CROSS portuaire va se réunir une fois par mois pour faire le point sur les enquêtes en cours et mettre en commun les renseignements glanés.
Dix enquêteurs de l'OFAST dédiés
Sur le port de Marseille, ce sont 10 enquêteurs qui sont dédiés à la récolte de ces informations, entraînés à suivre les mouvements suspects des conteneurs ou de voyageurs. " La drogue est principalement acheminée par conteneur, mais aussi par les valises des trafiquants qui se font passer pour des touristes."
Dernièrement, d'importantes saisies ont été réalisées sur le port de Marseille. "Les douaniers font des prises intéressantes de manière régulière sur le port de Marseille, déjà".
Ces agents spécialisés vont permettre d'aller plus loin.
"C'est une cellule qui a vocation à recueillir par tous les services de sécurité qui sont sur le territoire et à se réunir toutes les semaines ici à Marseille où les renseignements sont partagés et on voit ce qu'on doit ouvrir comme enquête, ce qu'on doit stocker en matière de documentation ou ce qu'on doit enrichir par rapport à des renseignements précédents qu'on avait eus", précise le commissaire Frizzon.
Ce dispositif est tout nouveau."On va essayer d'améliorer les choses au fur et à mesure. On dressera aussi un bilan, pour voir ce que ce dispositif aura permis de mettre en place."
Les 17 et 18 septembre derniers, des procureurs des grandes villes portuaires italiennes ainsi que le parquet anti-mafia étaient présents pour deux jours de collaboration avec le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone sur justement le trafic international de drogue et principalement celui de la cocaïne.