Des tonnes de drogues, des dizaines d'armes et des arrestations. La lutte contre le trafic de stupéfiants fait régulièrement la Une des médias. Des points stups à peine démontés, aussitôt remontés. Une guerre sans fin.

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Marseille, 14 mars 2021. Dix-sept personnes sont mises en examen après le démantèlement d'un réseau de trafic de drogue dans une cité des quartiers populaires du nord de Marseille. Une nouvelle fois l'information fait la une.

450 kilos de cannabis sont saisis, 1,3 kilo de cocaïne, 308.000 euros en liquide, des vêtements de luxe pour une valeur de 68.000 euros, et trois armes à feu, dont un fusil à pompe.

Une illustration classique de ce que les enquêteurs saisissent à chaque descente. Et c'est bien là le problème. En quelques jours, le trafic se réorganise et la drogue s'écoule à nouveau. Si les dealers sont frappés, c'est rarement le cas des consommateurs.  

"Le sentiment d'impunité et de toute puissance de ce réseau" était tel explique alors le parquet qu'un message de menace était placardé sur les murs des bâtiments de la cité, pour faire taire les éventuels récalcitrants.

"+ALERTE - Toutes personnes qui souhaite ou envisage (sic) de coopérer avec la police, sachez que nous le saurons et que nous nuirons à votre vie. (...) Merci de faire attentionet de faire les bons choix pour votre sécurité. Nous vivons avec vous tous les jours, eux sont que de passage. ALERTE+".

De nombreux quartiers de la deuxième ville de France sont gangrenés par le trafic de stupéfiants, avec des réseaux qui se professionnalisent et deviennent plus violents, selon des spécialistes de criminologie.

"Sur la décennie écoulée, on constate que les trafics de drogues se professionnalisent. L'organisation est plus structurée, on n'hésite pas à recruter par le biais de Pôle emploi voire même en publiant des petites annonces sur Leboncoin. C'est le signe d'un enracinement du trafic", explique Jean-Baptiste Perrier, directeur de l'Institut de sciences pénales et de criminologie à l'Université Aix-Marseille.

Autre signe caractéristique, le rajeunissement des traficants. Ils apparaissent bien plus jeunes que par le passé. Sur les dix dernières années, il n'est plus rare de voir des mineurs impliqués dans les trafics de stups. Et dans la hiérarchie de la criminalité, un jeune majeur peut se retrouver à la tête d'un réseau.

Selon les derniers chiffres policiers, Marseille compterait 156 "plans stups" (points de deal), dont certains accueilleraient jusqu'à 2.000 clients par jour, pour un chiffre d'affaires quotidien pouvant atteindre les 75.000 euros.

Selon les chiffres de l'Ofast (l'office de lutte contre la drogue, ndlr), les saisies de stupéfiants n'ont jamais été aussi importantes.

En 2020, 96 tonnes de cannabis ont été saisies, 13 tonnes de cocaïne, 1,1 tonne d'héroïne et 1,2 million de comprimés d'ecstasy.

82 millions d'avoirs criminels ont été saisis en 2020, contre 78 millions d'euros en 2019.

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