Au début de l'année, la ville de Marseille a demandé aux différents opérateurs de trottinettes électriques d'améliorer la qualité du service, sous réserve de ne pas reconduire la convention. Un mois avant la fin de celle-ci, Audrey Gatien, adjointe au maire en charge des mobilités, fait le point.
Alors que Paris s’est réveillé sans trottinette électrique en libre-service, Marseille fait le point de son côté. Alors que ces deux-roues posaient des problèmes, notamment avec leur mauvais stationnement, la mairie avait demandé, en fin d’année 2022, aux différents opérateurs de prendre des mesures afin de réguler ce stationnement pouvant être gênant. En février dernier, ils avaient à nouveau serré la vis, afin d’améliorer la qualité du service.
Trouver une meilleure organisation de l’espace public
Alors que la fin de la convention approche (octobre), la Ville "travaille pour continuer d’améliorer le service", explique Audrey Gatien, adjointe au maire en charge des mobilités. Aujourd’hui, les trottinettes ne semblent plus vraiment être sur la sellette.
"Nous n’avons pas la même configuration que Paris, qui a 14 lignes de métro, là où nous n'en avons que deux à Marseille. Nous savons que nous avons un problème de transport en communs, la trottinette est donc un bon moyen de déplacement", explique Audrey Gatien. "On ne peut pas prendre la décision de Paris, et la transposer à Marseille", ajoute-t-elle.
Si des efforts "encourageants" sont observés depuis janvier, l’objectif aujourd’hui est "de trouver une meilleure organisation de l’espace public et avoir le moins d’inconvénients possibles". L’usage de la trottinette soulève aussi la question des infrastructures cyclables, qui manquent à Marseille. "Les usagers ne devraient pas être soumis à la circulation de ville et être en difficulté sur la chaussée. Il devrait y avoir davantage de pistes cyclables pour assurer leur sécurité. Il s’agit là d’un enjeu de Marseille", assure l’adjointe au maire.
La question de la sécurité
"Il y a encore des questions qui se posent concernant la sécurité". Et pour assurer cette dernière, la Ville réfléchit également au fait de "contrôler et réduire la vitesse des trottinettes dans les zones piétonnes et éviter les conflits d’usages". Cela se ferait via les GPS des deux-roues. Dès lors qu’ils rentreraient dans une zone piétonne, la vitesse serait réduite et il ne serait pas possible d’aller plus vite.
Toutefois, si la convention se poursuit, des changements peuvent être envisagés. "A Marseille, une trottinette est utilisée trois fois par jour. Ce qui est peu. On réduirait alors le nombre de trottinettes, de manière à ce qu’elles soient plus utilisées." Ce qui serait aussi une solution face à l’encombrement.
Rendez-vous donc dans un mois, pour voir quelles décisions seront prises par la mairie de Marseille. En-tout-cas, les doutes concernant la suppression de ces deux-roues semblent s’envoler, à mesure des efforts faits par les opérateurs.
Nouvelle réglementation en vigueur
À savoir aussi que la réglementation des engins de déplacement personnel motorisés se durcit. Dans un décret publié le 31 août 2023, le Gouvernement augmente l’âge minimum pour conduire une trottinette électrique de 12 à 14 ans et durcit les sanctions pour les comportements à risque des utilisateurs. Les contraventions passent alors de 35 à 135 euros, pour le transport d’un passager et la circulation sur une voie interdite.
