Des graff, des tags, des pochoirs, le street art envahit les rues de Marseille et d'Alger. Ce sont de jeunes habitants qui veulent s'approprier leur quartier. Redha et Amina, nos reporters des Haut-Parleurs, sont partis sur leurs traces.
Le street art se développe à Marseille et à Alger. Une façon pour les habitants de s'approprier leur quartier. Les artistes donnent une nouvelle peau à leur ville. Voici un street art tour avec nos reporters des Haut-Parleurs, Amina Boumazza à Marseille et Redha Menassel à Alger.
Des fresques instagrammables
Amina sillonne le Panier à Marseille, un des quartiers les plus anciens de Marseille. C'est l'un des endroits où il y a le plus de street art, de graf et de tags sur les murs. Depuis 2013, quand Marseille est devenue capitale européenne de la Culture, ce quartier a énormément changé. Avant personne ne fréquentait le quartier. Aujourd'hui, les touristes affluent et photographient le street art. Des fresques très "instagrammables".explique Asha, artiste graffeur à Marseille. Il organise des visites guidées sur le graffiti, les pochoirs et les installations, toutes les disciplines artistiques qui s'expriment dans la rue. Asha raconte, touché :Nos peintures sont des clins d'oeil à la société, à la vie du quartier, aux expressions marseillaises.
Le meilleur compliment que m'ont fait les gens du quartier est quand ils m'ont dit vous êtes notre ambassadeur. Je trouve ça trop cool.
Je voulais que ma pharmacie ressemble au quartier.
A Alger, les graffeurs fuient la police
Autre contexte à Alger. La plupart des graffeurs rasent les murs et essaient d'éviter la police. Le graf a encore un long chemin à faire dans ce pays pour être connu et reconnu. Alger est une ville de plus en plus sale où l'incivisme règne en maître raconte Redha. Mais depuis le hirak, le soulèvement populaire, de nombreux Algériens commencent à se réapproprier leur quartier.Une prise de conscience
Dans l'ex-quartier Belcourt, un vieux quartier mythique d'Alger, les jeunes de l'association "Chiche dire el khir" (chiche, fais-le bien) sont décidés à lui donner une seconde vie. Adlène Djechloul, bénévole de l'association, explique :A force de passer devant ces escaliers sales, nous avons eu l'idée de les repeindre. On s'est dit que cela ne pouvait plus durer. C'était fatigant, épuisant, mais nous sommes arrivés à ce beau résultat.
Une autre bénévole, Rihab Berham, raconte : "je me sens fière, j'essaie toujours d'apporter une touche personnelle. A chaque fois que je passe devant ces escaliers, je dis aux gens c'est moi qui l'ai fait" Et elle ajoute : "J'espère que cela donnera l'idée à d'autres jeunes de s'investir pour reconstruire le pays." Selon Adlène, le jeune algérien s'est réveillé et veut changer l'image de son pays.