La bastide est aux bourgeois ce que le cabanon est aux ouvriers. Un lieu de plaisir. Des demeures qui ont connu un essor prodigieux à Marseille à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
Passé le pont du canal, on l'aperçoit à peine. La Giraudy apparaît, majestueuse.
Pourquoi ce nom ? "Louis Joseph Giraudy décide, lorsqu'il entend parler de la construction du canal, de venir acheter ici, car le canal passe sur le terrain. Giraudy a une grande famille avec beaucoup de domestiques, c'est la raison pour laquelle il décide d'agrandir la demeure." nous explique Valérie Lefert, propriétaire de la bastide Giraudy.
Une histoire qui remonte à 1850
Nous sommes en 1850, l'âge d'or des bastides. Chaque négociant, armateur ou commerçant enrichi veut la sienne, si possible en hauteur dans le terroir marseillais avec une terre agricole qui lui rapporte, un jardin de plaisance, et une maison de maître.
La bastide est aux bourgeois ce que le cabanon est à l'ouvrier : un lieu de plaisir où on prend le temps de vivre. Le jardin d'agrément en est le meilleur exemple. Le paysage est façonné selon le bon vouloir des propriétaires afin qu'il contribue à la magnificence des lieux.
Dans les coulisses, le personnel s'affaire. Dans les champs, les métayers veillent au bon rendement des cultures.
La bastide n'est pas une exception marseillaise, ce qui l'est c'est le nombre incalculable de ces demeures au 19e siècle et la manière dont elles ont façonné l'urbanisme actuel de Marseille.