Nos reporters des Haut-Parleurs, Charlotte Lazarewicz à Marseille et Haythem El Mekki à Tunis, vont à la rencontre de consommateurs de cannabis. En France et en Tunisie, la loi est la même mais l'application est bien différente.
C'est une drogue largement répandue partout dans le monde, mais dont la consommation est parfois très sévèrement punie, surtout en Tunisie. Nos reporters des Haut-Parleurs, Charlotte Lazarewicz à Marseille et Haythem El Mekki à Tunis, comparent l'application de la loi anti-drogue dans leurs 2 pays. Fumer un joint à Tunis n'expose pas aux mêmes risques qu'à Marseille.
Une enquête menée en juin 2018 par l'Ifop révèle que 56% des Français s'opposent à la légalisation du cannabis. En revanche, 82% sont favorables à un usage thérapeutique encadré.
Ça ne sert à rien de nous mettre en taule, on va continuer à fumer
explique Mourar, condamné à deux reprises pour consommation de cannabis en Tunisie
En Tunisie, on compte environ trois millions de consommateurs quotidiens, selon l'association tunisienne d'addictologie. Les infractions liées aux drogues représentent 28% des détenus.Tolérée mais pas toujours pas autorisée
Dans nos deux pays, la simple consommation de cannabis entraîne une amende de 3 750 euros, assortie d'un an de prison. Depuis que la loi sur la loi anti-drogue a été votée en 1992, plus de 120.000 personnes sont allées en prison en Tunisie.La législation tunisienne est copiée sur le modèle français. Sauf que là-bas, la loi est véritablement appliquée. Malgré une politique parmi les plus répressives d’Europe, les Français, et en particulier les mineurs, figurent parmi les plus gros consommateurs de cannabis de l’Union européenne.
2 milliards d'euros de recettes fiscales
Le 20 juin 2019, le Conseil d'analyse économique, instance indépendante mais placée sous l'autorité du Premier ministre, préconise la légalisation pure et simple. Cela permettrait un contrôle total de l'Etat sur la production et la distribution du cannabis. Mais surtout deux milliards de recettes fiscales par an. "Ça ne sert à rien de nous mettre en taule, on va continuer à fumer", explique Mourar, condamné à à la prison pour consommation de cannabis en Tunisie.Les discussions sont intenses dans les deux pays et les avis partagés. Les exemples disponibles disent tout et leur contraire. On observe une baisse significative de la consommation aux Pays-Bas, où la tolérance des drogues douces est officielle depuis 1976, mais une augmentation de la consommation en Uruguay depuis la légalisation.