L'exaspération enfle chez les habitants du quartier de Saint-Antoine à Marseille où depuis des mois les déchets s'accumulent. La Métropole souhaite une collaboration avec la Mairie pour faire respecter la règlementation du dépôt des déchets par les commerçants.
Des trottoirs jonchés d'ordures. Mercredi 15 novembre, accompagnés de la présidente du CIQ Saint-Antoine et de Sébastien Jibrayel, conseiller départemental (PS) pour une visite de quartier, les habitants de Saint-Antoine regardent avec toujours autant de sidération les déchets s’accumuler dans les rues. "On est complètement abandonnés", se désole Monique Ferry, qui ne reconnait plus le quartier dans lequel elle est née. Et son voisin de compléter : "C’est démoralisant de voir qu’on se bat contre des montagnes et que rien n’est fait."
Une situation devenue invivable
Accès aux passages piétons obstrués par des sacs poubelles, entrée du centre médical encombré de cartons ; le plus impressionnant étant l’état du parking multimodal où les voitures se garent au milieu des détritus. Par endroits, l’accumulation des ordures fait affluer les rats. Une situation qui ne peut plus durer pour Anne-Marie Guignard, présidente du CIQ Saint-Antoine : "On paie des impôts, assez élevés ici d’ailleurs, donc il serait normal qu’on soit respectés et que les trottoirs et le quartier soit praticables et propres."
Pour Sébastien Jibrayel, "la Métropole doit faire son travail, doit nettoyer les rues, doit faire ce qu’il y a à faire dans les travaux de voirie. Donc maintenant c’est un combat qu’on doit mener tous ensemble pour que nos quartiers soient respectés et surtout soient propres."
La Métropole en appelle à la Mairie
Un travail de collaboration entre la Métropole et la Mairie de Marseille, c’est justement ce que réclame Jean-Yves Sayag, délégué propreté à la Métropole.
La Métropole renvoie la faute aux commerçants qui ne respecteraient pas la règlementation. Ces derniers ont l’obligation de traiter les déchets qu’ils produisent. Soit en faisant appel à des prestataires privés pour les ramasser, soit en s’acquittant de la redevance spéciale, une sorte d’abonnement aux services de traitement de la Métropole dont le prix dépend du volume de déchets. Selon les informations que nous a transmises la Métropole, il existe cinq forfaits différents. La tarification va de 62 euros par mois pour 120 litres (premier prix), à 2 330 euros mensuels pour un volume maximum de 1 980 litres.
"Or, déclare Jean-Yves Sayag, le problème c’est que beaucoup de commerçants prennent l’abonnement minimum et jettent une quantité bien supérieure à celle qu’ils ont le droit de jeter. Ce qui créé ces amoncellements quand se rajoutent les poubelles des habitants." Pour lui, la seule solution est de sanctionner les contrevenants. "Moi je suis tolérance zéro. La sensibilisation tout ça c’est fini. Maintenant il faut frapper au portefeuille : le maire doit ordonner des fermetures administratives de six mois. On n’est pas des pigeons. Notre prestataire Derichebourg en a marre." Le délégué propreté à la Métropole précise aussi que cette problématique touche d’autres quartiers à Marseille, et que ses services sont régulièrement insultés ou intimidés quand ils tentent de clarifier les choses avec leurs abonnés. C’est pourquoi il aimerait également une "collaboration plus étroite" avec la police municipale de Marseille pour débloquer la situation.