Antidopage : pas de miracle pour Clémence Calvin suspendue quatre ans

La marathonienne de Martigues, vice-championne d'Europe 2018, Clémence Calvin, a écopé de quatre ans de suspension dans la rocambolesque affaire du contrôle antidopage qu'elle est accusée d'avoir fui, le 27 mars à Marrakech. L'athlète a immédiatement annoncé faire appel devant le Conseil d'Etat.

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A moins d'un retournement de situation devant cette juridiction, la vice-championne d'Europe 2018 du marathon sera privée des Jeux olympiques de Tokyo et des Championnats d'Europe à Paris l'été prochain, après avoir manqué les Mondiaux-2019 de Doha.

A 29 ans, la durée de la sanction met un point d'interrogation sur sa carrière. "Ce n'est pas fini (...) j'ai confiance en une vraie justice indépendante", a déclaré Clémence Calvin.

Le record de France à Christelle Daunay

Selon elle, la commission des sanctions de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), qui a prononcé la sanction maximale pour ce type d'infraction, n'est "ni objective ni impartiale".

L'athlète de 28 ans est accusée de s'être soustraite à un contrôle antidopage mené par des agents de l'AFLD, le 27 mars dernier à Marrakech au Maroc. 

En plus de sa suspension, Clémence Calvin perd le record de France de marathon qui revient à l'ancienne coureuse de la SCO Ste-Marguerite, Christelle Daunay, pour son temps de 2h24’22’’ réalisé neuf ans plus tôt.

Cette dernière a immédiatement réagi sur sa page Facebook : "Je suis très heureuse de le conserver tant on sait que beaucoup d’athlètes propres n’ont pas eu cette chance en raison de performances réalisées dans des conditions illégales et non détectées".

Un contrôle antidopage, deux versions 

Clémence Calvin réfute avoir cherché à fuir un contrôle antidopage mais les agents assermentés de l'antidopage français ont livré une toute autre version.

Notifiée dans la rue par les agents, elle a alors demandé à se rendre à pied dans une salle de sports pour rejoindre son mari et entraîneur Samir Dahmani, afin de lui remettre son enfant.

Mais une fois sur place, Clémence Calvin s'est échappée, aidée par son conjoint, qui a fait obstruction physiquement, selon l'AFLD. Pour cette autre infraction, Dahmani a aussi écopé de quatre ans de suspension.

Une équipe de Stade 2 avait recueilli le témoignage anonyme du gérant de la salle de sport assurant que Calvin et les contrôleurs y étaient bien passés, accréditant la version de l'AFLD. L'affaire jette un trouble sur les performances de la Française et son passage réussi du demi-fond aux courses sur route.

La médaillée d'argent au 10.000 m aux championnats d'Europe 2014 (Zurich), avait frappé un grand coup à Berlin à l'été 2018, se classant 2e du marathon pour sa première sur la distance, après une longue période d'arrêt due à la naissance de son fils en 2017 puis à des problèmes de santé.

Dopage, série noire pour l'athlétisme français

L'affaire Calvin a inauguré une série noire pour l'athlétisme français et a mis en difficulté la fédération française (FFA) sur la question sensible de l'antidopage.

L'athlétisme tricolore a été secoué par deux autres cas depuis. D'abord celui du champion d'Europe du 10.000 m (2018) Morhad Amdouni, mis en cause par un reportage de la chaîne allemande ARD, qui a révélé des échanges sur la messagerie WhatsApp où il se voit réclamer des paiements pour de l'EPO. Amdouni a fermement rejeté ces accusations.
Puis il y a eu la révélation du contrôle positif à l'EPO de la spécialiste du 3.000 m steeple Ophélie Claude-Boxberger, une affaire qui a connu un rebondissement spectaculaire avec les aveux de son beau-père, qui s'est accusé de lui avoir inoculé l'érythropoïétine à son insu, par une piqûre pendant son sommeil.

Ce dossier est d'autant plus embarrassant pour la FFA qu'elle implique son directeur médical Jean-Michel Serra, désormais sur la touche, avec qui l'athlète entretient une relation sentimentale. Or, le médecin avait été épinglé en juin pour s'être inquiété auprès de l'AFLD du nombre de contrôles subis par sa protégée.
 
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