Deux campings de La Couronne (Bouches-du-Rhône) ont été entièrement détruits par l'incendie qui a touché le sud de Martigues dans la nuit de mardi 4 août. Au lendemain, les campeurs évacués et traumatisés constatent l'ampleur des dégâts.
"Il faut le voir pour le croire, tout a fondu". Vincent et Paul campent au camping Lou Cigalon depuis plus de dix ans. Mardi soir, les deux frères ont évacué très tôt les lieux. Ce mercredi matin, ils n'en croient pas leurs yeux : "il n'y a pas de mots, c'est lunaire".
"On a perdu la caravane, nos souvenirs de vacances, nos habits... Heureusement personne n'a été touché, c'est juste matériel", relativisent-ils.
Au total, au Cigalon, une quinzaine de bungalows, et deux hectares d'emplacements de campings ont été ravagés par les flammes. Il ne reste qu'un paysage de désolation. Le camping Les Tamaris, situé à proximité, a également été entièrement détruit. Au total, 1200 campeurs, de huit campings de la Côte Bleue ont dû être évacués la nuit dernière. "Certains ont passé trois heures sur la plage, en attendant les bateaux d'évacuation", explique un campeur. "Les enfants pleuraient, les gens s'affolaient", ajoute-t-il.
"C'était la panique, on a du descendre sur la plage et on voyait les flammes se rapprocher", indique Maryse Escuder, 83 ans, en vacances avec sa famille et ses arrière-petits-enfants au camping de La Source, et qui s'est retrouvée à dormir dans un gymnase de Martigues.
Un coup dur pour le tourisme.
Les deux propriétaires des campings, on peut le comprendre, n'ont pas souhaité répondre aux sollicitations des journalistes. Sur place ce mercredi, le maire de Martigues Gaby Charroux, exprime toute sa solidarité :"J'ai le coeur gros en pensant aux propriétaires qui ont donné leur vie pour faire de ces lieux une petite merveille. Tout est détruit, c'est terrible", se désole-t-il.
Car après les longues semaines de fermeture liées à la crise sanitaire, "c'est une catastrophe économique autant qu'écologique, ajoute Gaby Charroux, tous ces établissements reprennaient la saison, il y a avait beaucoup de monde. C'est une catastrophe".
Fort heureusement, aucun blessé n'est à déplorer sur Martigues. Mais il faudra de longues années pour que la commune retrouve son paysage méditerranéen. C'est 10% du territoire de la ville qui a été détruit par les flammes.