Grève des éboueurs : les négociations entre la métropole Aix-Marseille et les syndicats piétinent

Ce lundi 13 décembre se tenait une table ronde entre les syndicats qui représentent les agents de la propreté et la métropole Aix-Marseille. Devant le manque d'avancée, la session a été suspendue.

"Mes conclusions : ils n'ont pas bougé d'un millimètre", soupire Véronique Dolot, de la CGT, à la sortie de la table ronde. Le rassemblement devait permettre une sortie de crise à la grève des éboueurs. Mais une fois de plus, les négociations font chou blanc.

"Le problème, c'est que les agents sont en grève depuis le 23 septembre et qu'on se retrouve la veille du conseil métropolitain alors qu'on nous a encore fait attendre une semaine, pour nous dire ça. Je trouve ça déraisonnable de leur part de ne pas s'être saisi d'un truc qu'on a posé sur la table le 31 mars dernier" précise la syndicaliste.

La table ronde a été suspendue. Chaque camp restant campé sur ses positions. Cette représentante CGT des collectes à la Métropole reste dubitative sur une résolution rapide du conflit.

D'un côté la métropole dont la marge de négociation doit rester dans le cadre de la loi, notamment concernant la pondération du temps de travail au regard de la pénibilité. 

De l'autre, les agents de nettoyage pour qui les enjeux de la lutte sont trop importants, selon Véronique Dolot, pour abandonner.

"Ils sont dans la bagarre, car c'est de leurs vies dont il s'agit. Si ce n'est pas eux, qui va négocier leurs salaires ? Maintenant, c'est aux agents de prendre leur décision. Nous (les syndicats, NDLR) on les accompagne, mais on n'est pas là pour penser à leur place.

Christophe Pellissier 1er secrétaire général adjoint UNSA se dit également "déçu". "Il y a eu peu d'avancées immédiates sur le temps de travail et le salaire. Les agents vont y laisser des plumes et ça, ce n'est pas acceptables. Le salaire baisse et le temps de travail augmente."

Ce syndicat souligne une perte à l'avenir pour les agents de près de "20 à 30%". "Plus de dimanche ni de jours fériés payés."

Un conflit qui s'enlise

Après deux mois et demi, le conflit autour des horaires de travail des agents de propreté se poursuit. Pourtant, fin novembre une fin de crise avait semblé voir le jour. Le syndicat majoritaire FO et la métropole avait signé un accord à cette occasion.

Il prévoyait une décote horaire (une autorisation à travailler moins) de 9,5% sur les 35 heures officielles, afin de tenir compte de la dureté du travail des agents de collecte et de propreté. Les agents travailleraient ainsi 1.467 heures au lieu de 1.607 heures par an. La loi de la transformation de la fonction publique prévoit que les 35 heures seront obligatoires pour les fonctionnaires dès le 1er janvier 2022, avec des aménagements possibles.  

"On nous avait affirmé qu'on ne pouvait pas aller au-delà (d'une décote horaire, NDLR) 9,5%", a argué Patrick Rué, secrétaire générale Force ouvrière des Territoriaux. "Si aujourd'hui on nous dit qu'il y a une possibilité d'aller au-delà, alors notre revendication va s'amplifier", a-t-il justifié, précisant que FO avait demandé une prise en compte supérieure de la pénibilité revenant à un temps de travail de 1.000 heures par an, soit une décote d'environ 38%. 

De leur côté, les autres syndicats des éboueurs, se sentant écartés des négociations avaient appelé à la poursuite de la lutte.

La grève des éboueurs s'était donc poursuivit dans la métropole Aix-Marseille. Finalement, le syndicat FO a rejoint le mouvement en attendant la prochaine réunion du comité technique. 

Pour réguler l'amoncellement des déchets dans les rues, le jeudi 9 décembre, la métropole a installé des containers temporaires dans différents arrondissements de Marseille. 

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