Wojciech Janowski et Pascal Dauriac ont passé une heure et demi dans le bureau du juge Perruaux ce matin à Marseille. Les deux principaux protagonistes de l'assassinat de la femme d'affaires monégasque Hélène Pastor campent sur leurs positions.
Emprise psychologique
Lors de leurs précédentes auditions, les deux hommes s'étaient renvoyés la balle, livrant des versions incompatibles. Devant le juge ce matin, ils ont campé sur leurs positions. Pascal Dauriac affirme que Wojciech Janowski lui a demandé d'organisé et mettre en oeuvre le projet criminel qui visait à éliminer Hélène Pastor, mère de la compagne de Wojciech Janowski. Ce dernier conteste l'ensemble des propos tenus par Pascal Dauriac.Lors de son audition par les enquêteurs, Pascal Dauriac avait assuré avoir été manipulé par Wojciech Janowski, décrivant un lent processus d'emprise psychologique l'ayant conduit à mettre en oeuvre ce projet criminel. Le coach sportif, coqueluche de la jet-set de la Côte d'Azur, se décrivait comme "un écolier face à son instituteur".
Il avait sur moi une emprise totale, il a réussi à me faire faire ce qu'il voulait. Il avait pris une sorte d'ascendance sur moi",
a-t-il notamment déclaré aux enquêteurs.
Victime d'un chantage
Billets d'opéra, places d'avions, montre de prix, ceinture de marque, promesse d'un logement... sont autant de cadeaux qu'il dit avoir reçus de Wojciech Janowski. Compagnon depuis vingt-huit ans de Sylvia Pastor, la fille de la victime, Wojciech Janowski avait avoué lors de sa garde à vue en juin : "Oui j'ai commandité ce meurtre mais ce n'était pas dans ces termes que j'ai demandé à Dauriac de résoudre le problèmequ'était ma belle-mère en sous-entendant de l'éliminer physiquement". Mais quatre jours après sa mise en examen, cet homme d'affaires polonais, consul de Pologne à Monaco, a changé de position, assurant avoir fait l'objet d'un chantage de la part de son coach qu'il dépeint comme Janus.
Wojciech Janowski assurait, lui, avoir remis, sous une forme de contrainte morale, un total de 500.000 EUR en un peu plus d'un an, prix d'un contrat de protection informel de son épouse et de ses deux filles, qui faisaient prétendument l'objet de menaces de kidnapping.
Au total sept personnes sont mises en examen dont les deux auteurs présumés des faits, deux Marseillais recrutés et rémunérés 100.000 EUR par Pascal Dauriac et le beau-frère du coach ayant servi d'intermédiaire.
AFP le 02/02/2015 11:04:22