Un adolescent bangladais de 17 ans dormant seul dans la rue depuis plus d'un mois a obtenu gain de cause en justice face au département des Bouches-du-Rhône, obligé par la loi de le prendre en charge.
Le conseil départemental, présidé par Martine Vassal (LR), s'est vu enjoindre jeudi de fournir un hébergement au mineur étranger isolé dans les 48 heures, sous peine d'une astreinte de 150 euros par jour, par le tribunal administratif de Marseille.
"En ne prenant pas, dans un délai raisonnable, les mesures nécessaires pour que" ce jeune "bénéficie d'un hébergement d'urgence (...)
souligne le tribunal, dans sa décision.le département des Bouches-du-Rhône a porté une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale,
Des efforts... mais avec l'Etat et l'Europe
Le juge avait été saisi en référé-liberté, une procédure d'urgence, a précisé l'avocate de l'adolescent, Laurie Quinson."Nous prenons acte de cette décision et nous mettons tout en oeuvre pour trouver une solution de logement décent le plus rapidement possible", a réagi le département dans un communiqué.
"Nous avons créé 10 postes supplémentaires dans les maisons de la solidarité pour traiter ces demandes, 87 places supplémentaires pour les accueillir et 80 nouvelles qui seront bientôt mises à disposition (...). Mais la générosité ne doit plus se faire au détriment des habitants de notre territoire, a ajouté le département, précisant
A l'origine, un juge pour enfants avait ordonné le 9 mai la prise en charge de l'adolescent, seul, sans famille ni ressource en France. Mineur, il ne peut ni déposer de demande d'asile, ni faire appel au Samu social. Mais faute de place disponible en structure d'accueil selon le département, cette décision était restée lettre morte, et il était resté à la rue.Les réfugiés climatiques et les réfugiés de guerre doivent être gérés par l'Union européenne et l'Etat français.
"Le juge a attaqué le département au portefeuille", ce qui devrait porter ses fruits et permettre à l'adolescent d'être hébergé rapidement, s'est réjouie Laurie Quinson.
La loi impose aux départements de prendre en charge les mineurs étrangers isolés qui se trouvent sur leur territoire, mais dans les Bouches-du-Rhône, le nombre de places est insuffisant, et plusieurs de ces enfants et adolescents dorment dans la rue, en particulier à Marseille.