Quatre écoles marseillaises des quartiers nord critiquées pour leur vétusté ont été ouvertes à la presse lundi. Le maire Jean-Claude Gaudin (LR) avait affiché en conseil municipal le matin même sa volonté de jouer la transparence, mais plusieurs parents mécontents ont dénoncé "une mise en scène".
Lundi matin, lors du conseil municipal, M. Gaudin dénonce le flot de critiques d'enseignants et de parents qui s'élèvent depuis une semaine contre le mauvais entretien de certaines écoles notamment de quartiers défavorisés.
Une opération de "Marseille bashing" selon le maire
Le maire y voit une opération de "Marseille bashing" et propose un voyage de presse dans le 15e arrondissement pour montrer "la réalité" et que les journalistes puissent "se faire une idée".
A l'arrivée du bus de journalistes à l'école Granière, la sénatrice socialiste Samia Ghali, maire du secteur, regrette une opération arrangée avec "des travaux de dernière minute". "Dans cette école, c'est le chauffage qui est un gros problème, comment voulez-vous le filmer?", s'emporte-t-elle. Quelques parents présents dénoncent des travaux d'entretien de circonstance juste avant la visite, affirmant "c'est pas la réalité que vous voyez".
Dans la deuxième école, le groupe Kallisté, l'opération de la municipalité se transforme aussi en tribune pour des parents mécontents : "Il y a des fuites, il y a de l'amiante et ici les enfants se les gèlent", tonne Ange Davi, "un grand-père" expliquant que les problèmes se trouvent à côté "dans l'école maternelle".
Prendre le sujet au sérieux
Dans les deux dernières écoles, l'arrivée d'une élue de la majorité municipale accompagnée du directeur général des services de la mairie, Jean-Claude Gondard, ne parvient pas à calmer la colère des parents, notamment lors de la visite de la classe de Charlotte Magri, une enseignante à l'origine d'une lettre ouverte qui a mis le feu aux poudres, il y a une semaine environ.
On y découvre une salle au sol éventré et à la peinture qui s'écaille dans un bâtiment à charpente métallique de type Pailleron. Forte odeur de moisi ensuite dans l'école Consolat dont deux salles de classe sont installées dans un préfabriqué hors d'âge que la municipalité a promis de remplacer à l'été.
Selon M. Gondard, Marseille compte encore 52 écoles de type Pailleron, ce qui représenterait un budget "d'au moins 600 millions d'euros" si elles devaient être reconstruites.
Sûr de son bilan, Jean-Claude Gaudin a rappelé lundi qu'en 2015 la ville avait consacré "198 millions d'euros à l'éducation (...) premier poste de dépenses de la deuxième ville de France soit 12% de son budget total".
Une douzaine d'écoles construites dans les prochaines années ?
Il a en outre indiqué qu'une douzaine d'écoles devaient être construites dans les prochaines années pour satisfaire "les nouveaux besoins" et qu'un programme
de reconstruction était envisagé pour une douzaine d'autres, grâce à des "contrats de partenariat" avec des entreprises privées.
Sur France Bleu Provence, la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait appelé en début de matinée "à prendre le sujet des écoles marseillaises au sérieux".