Le retour gagnant de Lassana Diarra en équipe de France contre l'Arménie (4-0) jeudi, plus de cinq ans après, change beaucoup de choses pour les Bleus, le milieu de Marseille ayant toutes les qualités pour s'imposer comme un cadre et un leader dans l'optique de l'Euro-2016.
Le jugement sur la performance de Diarra serait sans doute différent si sa mauvaise passe en première période avait eu des conséquences fâcheuses.
Mais la maladresse des Arméniens lui a finalement rendu un fier service et l'impression globale est tout de même celle d'une rentrée réussie.
Dans son rôle de sentinelle devant la défense, le Marseillais apporte indéniablement une plus-value technique dont les Bleus auront du mal à se passer dans les mois qui viennent. Précis et propre dans ses relances, il a parfaitement orienté le jeu jeudi et a également gratté un bon nombre de ballons.
74': 5 ans après, Lassana Diarra a retrouvé les Bleus avec une réelle présence dans l'entrejeu #FRAARM 2-0 pic.twitter.com/yV2oAlEmt8
— Equipe de France (@equipedefrance) 8 Octobre 2015
"Je n'avais pas de doutes sur ce qu'il est capable de réaliser. Lassana maîtrise le poste", a commenté le sélectionneur Didier Deschamps en forme d'éloge. "Il a fait un gros match, il a ratissé beaucoup de ballons, il a un gros volume de jeu vers l'avant, ce qui est intéressant pour nous", a de son côté expliqué le défenseur Raphaël Varane.
Il faudra bien entendu revoir Diarra dans une autre configuration face à des adversaires d'un calibre bien supérieur à l'Arménie. Les deux affrontements
prévus contre les champions du monde allemands (13 novembre au Stade France) puis en Angleterre (17 novembre à Wembley) donneront une meilleure idée du potentiel de "Lass" et des bienfaits de ses retrouvailles avec l'équipe de France.
Mais le milieu de 30 ans, passé notamment par Chelsea, Arsenal et le Real Madrid, ne découvre pas le haut niveau international et il a déjà montré dimanche dans le "Clasico", malgré la défaite face à l'ennemi parisien (2-1), qu'il restait taillé pour les grands rendez-vous.
Une autorité morale
Avec Diarra, Deschamps a aussi récupéré un leader moral en puissance et un socle sur lequel pourront à l'avenir s'appuyer ses jeunes joueurs.Le CV du Marseillais en impose forcément au sein d'un groupe où les trentenaires, et donc les hommes d'expérience, se font rares (Evra, Diarra,
Valbuena, Sagna, Mandanda, Jallet dans la liste d'octobre).
"+Lass+, il est venu en toute humilité et pour moi, c'est la preuve d'une intelligence", a noté Deschamps. Même constat de la part de l'inusable Blaise Matuidi: "On dirait qu'il ne nous a jamais quittés, il dégage une grande assurance et nous permet de jouer libérés."
Une variété de choix au milieu
Le retour de Diarra avec les Bleus rebat évidemment les cartes au poste de sentinelle, dévolu jusqu'ici à Yohan Cabaye. S'il poursuit sur le même rythme à l'OM et en équipe de France, l'ancien Madrilène sera indéboulonnable et il n'est pas anodin qu'il ait disputé l'intégralité de la rencontre face à l'Arménie.De quoi fournir une plus grande variété de solutions à Deschamps dans l'entre-jeu. Car Cabaye, qui a profité du forfait de Paul Pogba (cheville droite) pour se faire une place dans le onze de départ jeudi, a démontré qu'il pouvait être tout aussi à l'aise dans une position de relayeur côté droit, avec une prestation réussie, agrémentée d'un joli but.
Cette densité de l'offre au milieu ne peut que ravir le sélectionneur dans l'optique de l'Euro et Deschamps dispose maintenant de quatre joueurs de haut standing dans ce secteur (Pogba, Matuidi, Diarra, Cabaye), complétés par le besogneux mais toujours utile Moussa Sissoko et le discret mais prometteur Morgan Schneiderlin, qui attend son heure à Manchester United. Ce "sextet" sera très dur à déloger, hors blessures.
- avec AFP -