La "Plateforme asile", qui accueille et accompagne les demandeurs d'asile dans les Bouches-du-Rhône, se dit submergée par l'afflux de migrants au point de menacer vendredi de fermer ses portes début novembre, si elle n'obtient pas de moyens supplémentaires.
"Ça fait onze ans qu'on assure" l'accueil des migrants, "ça a toujours été difficile, mais là, on ne peut plus absorber l'augmentation du flux", a déclaré à l'AFP Jean-Louis Gambicchia, directeur de l'association HPF qui gère la plateforme.
Située à Marseille, cette structure accompagne pour le compte des pouvoirs publics les demandeurs d'asile dans leurs démarches. Sur les neuf premiers mois de l'année, la plateforme explique avoir pris en charge quelque 1.400 personnes qui venaient d'arriver en France, une augmentation de près d'un tiers en un an.
Fermer pour protester
La structure avait déjà fermé une semaine, début octobre, "faute d'un personnel en nombre suffisant pour assurer un accueil digne des personnes". "Il y avait tellement de monde dès l'ouverture que l'on redoutait un phénomène d'écrasement" devant l'entrée de la plateforme, a relaté M. Gambicchia.Depuis, l'association réclame que l'État finance des emplois supplémentaires (trois postes minimum) pour faire face à l'afflux de migrants. Faute d'obtenir gain de cause, "la plateforme asile fermera ses portes" le 2 novembre, prévient-elle.
De son côté, la préfecture explique avoir déjà alloué des moyens supplémentaires à la plateforme, en personnel et en moyens financiers (une rallonge de plusieurs dizaines de milliers d'euros en octobre). "Ils font un travail difficile, et ils le font bien, personne n'en doute", explique le préfet délégué à l'égalité des chances Yves Rousset, qui regrette toutefois qu'un "ultimatum inacceptable" soit posé à l'Etat pas un organisme chargé d'une mission de service public.
Un rendez-vous a été fixé pour discuter rapidement avec la direction de la plateforme "des problèmes qu'elle rencontre, des moyens nécessaires et de son organisation", a-t-il ajouté.