Karim Zéribi, conseiller municipal marseillais Europe Écologie Les Verts, a été placé mercredi soir en garde à vue dans une enquête pour "détournement de fonds publics" et "abus de confiance". L'élu va passer une seconde nuit en garde à vue et devrait être présenter à un juge vendredi après-midi.
C'est dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en juin 2014 pour "détournements de fonds et abus de confiance" que le conseiller municipal Karim Zéribi est entendu en garde à vue depuis mercredi 18H45 dans les locaux de la brigade financière de la police judiciaire de Marseille. L'affaire concerne deux associations fondées par l'ancien député européen. La justice reproche notamment à l'élu marseillais d'avoir utilisé l'une de ses associations, l'APCR (Agir Pour la Compétence et le Recrutement) spécialisée dans la promotion de la diversité dans les quartiers pour promouvoir sa notoriété et financer ses campagnes électorales.
Financements dans le collimateur
L'enquête porte sur les financements de l'APCR, une structure associative nationale. Entre 2008 et 2013, elle a reçu 511.000 euros de subventions de l'Agence nationale pour la cohésion sociale, et sur plusieurs années 60.000 euros de la mairie de Paris et 250.00 euros du conseil d'Ile-de-France. En juillet 2014, Karim Zéribi avait contesté les accusations de détournement de fonds sur notre antenne :Ces subventions accordées qui ne sont pas aussi mirobolantes que ce que l'on veut bien le dire ont toujours été relatives à des actions effectuées. Jamais nous n'avons été dans le domaine fictif. Jamais."
Porte-parole de Jean-Noël Guérini, candidat à la mairie de Marseille en 2008, Karim Zéribi a rejoint Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) en 2010. Premier non-élu sur une liste européenne de gauche aux élections européennes de
2009, il est devenu député européen à la faveur de l'entrée au gouvernement de Vincent Peillon en 2012. Il n'a pas été réélu en 2014.
Une seule personne est pour l'heure poursuivie dans ce dossier instruit par la juge Anne Tertian. Il s'agit de Driss Aît Youssef, actuel président de l'institut Léonard de Vinci. Président de l'APCR de 2007 à 2009, il a été mis en examen pour "abus de confiance".
Le reportage de Jean-François Giorgetti :