Quelque 200 personnes se sont rassemblées jeudi soir sur le Vieux-Port à Marseille pour demander "une autre politique pour les migrants", quatre jours après le naufrage en Méditerranée d'un chalutier parti de Libye.
Les manifestants se sont réunis à l'appel de plusieurs ONG, dont Amnesty International ou la Cimade, sous l'ombrière du Vieux-Port autour d'une grande carte de la Méditerranée sur laquelle avait été posée une épuisette portant une affichette
"Stop aux naufrages"
"C'est une action menée dans plusieurs pays européens pour demander une autre politique pour les migrants", a résumé auprès de l'AFP Jacqueline Moulin, d'Amnesty International. Déplorant que les migrants soient en France "a priori traités comme des délinquants", M Moulin a dit souhaiter que ces questions soient plutôt "traitées comme des problèmes diplomatiques".Quelque 1.750 personnes ont perdu la vie depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerranée, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dimanche, le naufrage d'un chalutier parti de Libye et transportant plus de 750 personnes à son bord (dont 28 seulement ont survécu) a entraîné la réunion d'urgence jeudi des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, qui se disent prêts à mettre fin au drame des migrants en Méditerranée, y compris par des opérations militaires contre les passeurs.
L'Europe décide de tripler le budget des opérations de surveillance en mer
Les dirigeants européens ont décidé jeudi de tripler le budget de l'opération Triton de surveillance et de sauvetage en mer, menée par Frontex. Ce budget est actuellement de trois millions d'euros par mois.Frontex, l'agence européenne chargée de la surveillance des frontières extérieures de l'espace Schengen, a salué vendredi la décision d'augmenter les moyens alloués à l'action en Méditerranée, prise au sommet extraordinaire de l'UE.
"Je suis heureux de dire que le chiffre des moyens promis a dépassé nos attentes. Ces moyens contribueront à l'extension importante de nos opérations dans la Méditerranée".
"Nous allons intensifier nos efforts pour prévenir de futures tragédies"
a déclaré le directeur exécutif de Frontex, Fabrice Leggeri, dans un communiqué publié sur le site internet de l'agence.