Marseille a concédé le nul à Saint-Etienne (2-2) et se laisse distancer par Paris et Lyon à l'issue de la 26e journée de Ligue 1.
Marseille voulait mettre fin à quatre mois et demi sans victoire à l'extérieur...Mais à Saint-Etienne, l'OM n'a pas fait mieux qu'un nul (2-2). En difficulté lors de la première mi-temps, les Marseillais ont subi jusqu'à l'ouverture
du score sur un pénalty de Max-Alain Gradel (54), et un triple changement qui a permis à Michy Batshuayi de s'offrir un doublé (64, 68). Mais comme lors de la précédente journée contre Reims, ils se sont fait reprendre dans les arrêts de jeu, après un ballon mal renvoyé par la défense et mis dans les buts marseillais par Mevlut Erding (90+1).
Les Marseillais, mis sous pression par les victoires respectives de Paris contre Toulouse (3-1), et de Lyon face à Nantes (1-0), n'avaient d'autre choix que de s'imposer pour rester au contact.
Une gageure, sans doute, alors qu'ils n'ont plus gagné depuis plus de quatre mois à l'extérieur, et que Geoffroy-Guichard n'a historiquement jamais réussi à l'OM: seulement sept petites victoires en 50 matches de championnat.
Avec ce nul, Marseille se retrouve à 50 points, deux de moins que Paris, et 4 de moins que le leader lyonnais. Quant aux Stéphanois, ils limitent la casse au terme d'une seconde période où ils ont subi, en restant à deux points de Monaco, en cinquième position.
Le pari de Bielsa presque payant
Le pari de Marcelo Bielsa était à trois minutes d'être payant. Alors que son équipe subissait et se retrouvait menée au score après un pénalty de Gradel (54) pour une faute de Morel sur Hamouma, il a remplacé consécutivement Dja Djédjé, averti, par Baptiste Aloé, Alaixys Romao par Romain Alessandrini et André-Pierre Gignac,touché physiquement, par Michy Batshuayi (63).
Et c'est sur son premier ballon que le jeune attaquant belge a trompé Ruffier, s'y reprenant à deux reprises à la réception d'un bon centre de Benjamin Mendy (64). Et quatre minutes plus tard, il reprenait de l'intérieur du pied un bon centre d'un autre entrant, Romain Alessandrini, pour mettre l'OM en tête (68).
Auparavant, et alors que la presse se fait l'écho de plus en plus pressant d'un malaise d'au moins une partie du vestiaire olympien quant à la "méthode Bielsa", ce sont bien plutôt les Stéphanois qui, portés un Chaudron bouillant, se sont rués à l'attaque du but de Mandanda.
Et il a fallu toute la vigilance de celui-ci pour que les Marseillais n'encaissent pas de but avant la pause. Mandanda avait en effet capté un ballon mal contrôlé par van Wolfswinckel (18) sur une touche intelligemment déviée par Lemoine, puis un nouveau ballon rentrant sur corner (27) et un centre de Gradel (32). Auparavant, van Wolfswinckel avait manqué le cadre de la tête sur un coup franc bien enroulé par Max-Alain Gradel (5), ou encore cafouillait un ballon dangereux devant le but (32). Portés par un milieu très offensif composé de Giannelli Imbula, très bon dimanche, et André Ayew, les Marseillais ont poussé pour se mettre à l'abri, mais Alessandrini a vu sa tête s'envoler à la réception d'un coup franc de Payet (81) et Ocampos a manqué le cadre alors qu'il était seul devant Ruffier (81).
Et ce sont donc les Stéphanois qui ont marqué les derniers instants, privant Marseille de deux points et d'une sérénité qui n'a visiblement pas fini de lui manquer.
Déclarations
Marcelo Bielsa (entraîneur de Marseille):
"Il y a de la frustration parce que le résultat était à portée de main. De tous les matches que l'OM a joué jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas une équipe qui a plus couru que nous. C'est pour cela que l'argument de la fatigue n'est pas valable (pour expliquer ce deuxième nul concédé dans les arrêts de jeu, ndlr). Les changements offensifs ont été effectués parce que je voulais avoir un pivot et une profondeur de passe plus importante, un milieu mixte gauche qui se projette davantage dans la surface adverse, et un ailier gauche qui prend davantage la profondeur. Concernant le remplacement de Brice Dja Djédjé, je n'avais pas pris la décision de faire rentrer Aloé, et j'ai interprété de manière erronée le message que Brice nous a envoyé. Lui nous a dit qu'il pouvait continuer, moi j'ai interprété le contraire. C'est ce pour quoi j'ai fait ce changement, que j'interprète comme une erreur de ma part. D'aucune manière nos chances ne se sont réduites. Du moment que mathématiquement il y a des possibilités, elles sont toujours en vie."
Michy Batshuayi (attaquant de Marseille):
"A titre personnel, ces deux buts font du bien, mais je ne saurais pas vous dire ce qui a manqué pour garder le résultat, c'est décevant. Je ne suis pas en colère contre mes coéquipiers, mais un peu contre tout le monde, c'est sûr que j'aurais aimé repartir avec les trois points... Comme tout le monde."
André Ayew (attaquant de Marseille):
"Ce n'est pas la même situation que contre Reims, sur l'égalisation il y a clairement faute sur Alessandrini (chargé dans le dos, ndlr), M. Turpin le voit, c'est inadmissible et ça nous fait perdre deux points. On a montré de bonnes choses en seconde période. Le but nous fait mal, mais on aurait pu tuer le match avant. Au classement général, c'est encore jouable, très jouable car le championnat est encore long. Il faut juste prendre les trois points à domicile et faire une série. C'est sûr que c'est difficile à accepter de prendre deux fois deux buts dans les arrêts de jeu, mais on doit retrouver la confiance et notre côté tueur."
Dimitri Payet (milieu de Marseille):
"On ne va pas se plaindre, même si c'est la mode en ce moment. On doit mettre ce troisième but et tuer le match. J'ai malgré tout le sentiment d'une montée en puissance dans le jeu, on l'a retrouvé en deuxième période. On est à quatre points de Lyon, donc ce n'est pas fini non plus, d'autant qu'on reçoit tout le monde au Vélodrome. Le sprint final n'a pas encore commencé, et là on prend déjà un bon point à Geoffroy-Guichard, où ce n'est jamais évident de faire un résultat."