La petite Marwa, un an, est dans le coma à l'hôpital de la Timone à Marseille depuis le 25 septembre, après avoir contracté un virus foudroyant. L'équipe médicale veut la débrancher. Ses parents s'y opposent disant qu'elle est consciente. Une décision doit être prise dans la semaine.
Les parents d'un bébé d'un an plongé dans le coma ont saisi le tribunal administratif de Marseille en urgence pour contester une décision de l'équipe médicale de l'hôpital de la Timone, qui s'est résolue à arrêter les soins. Saisi en référé, le tribunal a entendu les parties lundi, a-t-on appris auprès du greffe. Une décision doit être rendue dans un délai d'une semaine.
Admise à la Timone le 25 septembre pour un virus foudroyant, Marwa y a été placée en coma artificiel"
a relaté l'avocate de ses parents, Me Samia Maktouf, dans un communiqué. "Le 4 novembre, à l'issue d'une procédure collégiale, il a été décidé de débrancher Marwa et de ne plus lui accorder que les soins de confort", ce qui conduira à son décès, ajoute-t-elle.
48 000 signatures sur une pétition
Les parents du bébé, qui ont lancé une pétition ayant recueilli plus de 48.000 signatures sur internet, interprètent les mouvements du bébé, relié à des machines, comme des signes qu'elle "est consciente, bouge et (les) reconnaît". "Les médecins pensent qu'elle n'arrivera jamais à respirer seule et estiment que c'est une raison suffisante pour la débrancher sous une semaine", poursuit le couple, demandant une poursuite des soins. Leur avocate a affirmé à l'AFP que "contrairement à l'esprit de la loi sur la fin de vie", la famille n'a pas été "prise en charge et informée" correctement.
"Un cynisme déconcertant"
Elle accuse l'hôpital d'avoir, "dans un cynisme déconcertant", décidé de ne pas débrancher l'enfant le 10 novembre, jour de son anniversaire, mais de le faire ensuite pour "libérer la place". Interrogée par l'AFP, l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), dont dépend la Timone, a assuré partager "la douleur de la famille face à cette situation dramatique".
"L'équipe médicale a pris en charge l'enfant dès son arrivée de manière collégiale et professionnelle, mettant tout en oeuvre pour la sauver. La famille de l'enfant a été régulièrement reçue et informée de la situation médicale", affirme l'AP-HM. "Plusieurs réunions d'équipe se sont tenues pour évaluer et examiner toutes les solutions possibles qui ont été expliquées aux parents. L'équipe s'est conformée aux règles éthiques et juridiques adaptées à ce type de situation en assurant une information et un accompagnement permanent de la famille", ajoute-t-elle, refusant de commenter davantage en raison de la procédure judiciaire en cours.