Dans les quartiers nord de Marseille, une association sensibilise les femmes aux cancers du sein

L'association SEPT lutte contre les inégalités d'accès à la santé et organise des ateliers d'échange dans les quartiers nord de Marseille. L'occasion d'aborder les gestes de détection des cancers du sein ou de l'utérus. Ces habitantes en sont davantage exposées, faute de consultation.

L’atelier du jour porte sur le dépistage du cancer du sein. Dans le local de l’association SEPT (Santé et Environnement Pour Tous), quartier de la Busserine dans le 14e arrondissement de Marseille, un buste de femme en caoutchouc est en démonstration. Sabrina Scarcella, bénévole et animatrice de l'atelier, montre une autopalpation. Un geste à pratiquer dès ses 20 ans tous les mois, pour repérer toute éventuelle grosseur d'un téton, mamelon ou l'un des sein. Le diagnostic est ensuite confirmé par une mammographie suivi d'une échographie.

Le cancer du sein est la première cause de mortalité, c'est le cancer le plus répandu chez les femmes. Diagnostiqué à un stade précoce, les chances de survie du cancer du sein sont élevées, d'environ 87% selon Santé Publique France. Pour être diagnostiqué, encore faut-il avoir accès à une consultation.

Du didactisme autour d'un sujet universel

Autour d’une table, les femmes ont tous les âges, de 15 ans à plus de 50 ans. Interrogées sur leur parcours de soin, elles sont plusieurs à déplorer que "la plateforme Doctolib est compliquée d’utilisation". Les journalistes de France 3 Provence-Alpes Sabrina Soualmia et Valérie Bour étaient sur place pour recueillir leurs témoignages. "Il n’y a pas de médecins spécialistes disponibles, dans le secteur." Dans les quartiers nord de Marseille, l'accès au soin est bien plus limité qu'ailleurs dans la cité phocéenne. Un bilan qui s'ajoute à d'autres craintes. 

Vêtue d’un béret et d’une chemise à motif, l’une d’elle prend la parole et explique : "Il y a aussi la pudeur à se faire ausculter par un gynécologue, et le stress des résultats".

Certaines d’entre elles admettent n’avoir recours à un examen gynécologique que lorsqu’elles sont enceintes. Sabrina Scarcella d'expliquer : "Les personnes qui en sont atteintes vont ensuite sensibiliser d’autres femmes qu’elles connaissent."

Issue d’une famille à risque, Nadia Rivière a été opérée d’un cancer du sein. Depuis plusieurs mois, elle est accompagnée par les médiateurs, pour chacune de ses démarches de santé. "C’est plus convivial, ils sont très à l’écoute des patients, que ça soit pour des problèmes de santé, ou familiaux aussi", déclare-t-elle.

6.000 femmes sensibilisés dans les quartiers nord 

Selon Santé publique France, en 2018, 50% des femmes ont effectué un dépistage du sein, dans le cadre du programme de dépistage organisé au niveau national. 

À quelques pas de l'association, un bus gyénocologique est à la disposition des habitantes du quartier. Elles peuvent y faire des auto-prélèvements de dépistage du cancer de l’utérus, au sein de la structure.

Magali Dechaume précise : "Malgré qu’on fasse beaucoup de publicités et de prévention, on en fait pas assez dans le cœur des quartiers. C’est important qu’on ait quelqu’un qui nous indique, qui nous montre."

Depuis septembre 2022, dans les quartiers nord de Marseille, plus de 6.000 personnes ont pu être sensibilisées sur le cancer. Une maladie qui représente 25% des décès dans ces territoires.

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