Une mère de famille d'une quarantaine d'années est morte après une fusillade survenue mercredi 10 mai vers 23 heures, dans le 14e arrondissement de Marseille. Elle pourrait être une victime collatérale d'un énième règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants.
Mercredi 10 mai vers 23 heures, une femme de 43 ans a été tuée par balle dans le 14e arrondissement de Marseille, selon une information d'Actu 17 confirmée par la préfecture de police. Le drame s'est déroulé traverse du Vieux-Moulin, près de la cité Saint-Joseph, à proximité d'un point de vente de drogue très disputé. Trois ou quatre individus en voiture se sont arrêtés peu avant 23h à hauteur du point de deal avant de tirer à l'arme de guerre en rafale en direction des bâtiments.
La victime, assise côté passager dans sa voiture à l'arrêt avec sa fille de 19 ans, aurait été tuée d'une balle perdue qui ne la visait pas. Atteinte à la tête, elle est morte peu de temps après avoir été transportée à l'hôpital Nord par sa fille. Cette dernière a également été légèrement blessée mais surtout choquée, apprend-on de source policière.
Le véhicule des auteurs des tirs a été retrouvé brûlé quelques mètres plus loin.
"C'est des démons, ils n'ont aucun sentiment"
La victime n'était pas connue des services de police. Il s'agirait d'une femme appartenant à la communauté des gitans, mère de cinq enfants, qui venait de fêter un anniversaire en famille. Une communauté en émoi suite au drame.
"Elle s'est garée là, 5 minutes... Ils l'ont tuée", a déploré la belle-mère de la victime, sous le choc, interviewée par nos reporters Pauline Sauthier et Mickaël Flores.
"Vous croyez que c'est normal ça, tuer une mère de famille ? Elle avait cinq enfants, un bébé de quatre ans, elle est innocente. C'est de démons, oui il faut le dire, c'est des démons, ils n'ont aucun sentiment, même pas à un chien on fait ça. Où est la justice ?"
"Ça tirait de partout. Ça partait de tous les côtés", a-t-elle ajouté au micro de France Bleu Provence. D'après son témoignage,la mère et ses deux filles de 20 et 17 ans se trouvaient dans la rue hier soir. En entendant les tirs, la fille de 20 ans et sa mère sont montées dans leur voiture, tandis que la fille de 17 ans n'est pas montée dedans.
La brigade criminelle de la police judiciaire a été saisie de l'enquête. Aucun lien n'a pu être établi à ce stade avec un trafic de stupéfiants.
La liste des victimes s'allonge à Marseille
Si le lien est avéré, il s'agirait de la 19e victime dans un règlement de comptes sur fond de trafic de drogues à Marseille depuis le début de l'année.
Début avril, après trois fusillades qui avaient fait trois morts, dont un adolescent de 16 ans, la procureure de Marseille, Dominique Laurens, avait évoqué une "logique de vendetta" entre bandes rivales régnant sur les trafics de stupéfiants.
"Ca commence à faire beaucoup, a réagi Rudy Manna, secrétaire départementale du syndicat Alliance des Bouches-du-Rhône. On peut voir depuis le début de l'année qu'il y a beaucoup de victimes qui n'ont pas forcément à voir avec le trafic de stup et qui sont touchés mortellement par ces balles. Ca commence à devenir extrêmement inquiétant."
"Je ne vous cache pas qu'on prend ce problème très à cœur, nous, policiers. Il va falloir que tout le monde s'y mette, que tout le monde retrousse ses manches pour nous aider dans cette conquête du territoire, dans cette guerre que nous menons contre les règlements de comptes et les fusillades."
Une escalade de la violence particulièrement inquiétante bien que ces faits soient historiques dans la cité phocéenne.
Avec AFP.