Dix personnes ont été écrouées au cours des derniers jours, soupçonnées d'avoir pris part à deux règlements de comptes commis en 2014 à Marseille et Asnières deux autres pour une tentative de règlement de comptes, a indiqué ce lundi le procureur de la République de Marseille.
La police judiciaire de Marseille a interpellé, au début de la semaine dernière, huit personnes dont six ont été mises en examen dans le cadre de l'assassinat de Karim Tir, tué le 12 juin 2014 à Asnières (Hauts-de-Seine), deux pour assassinat en bande organisée et quatre pour association de malfaiteurs.
Karim Tir, impresario du rappeur marseillais Jul, aurait été victime d'une vengeance, selon le procureur de la République Brice Robin. Son assassinat faisait suite à ceux en 2011 et 2012 de son oncle Saïd Tir, 60 ans, considéré comme le patron du trafic de cannabis d'une cité des quartiers nord, ainsi que de Farid Tir, 40 ans, et de Akim Grabsi, 42 ans.
"Un des mis en cause est proche d'une personne assassinée en juillet 2014 au Rond Point de Sainte-Marthe", a précisé Brice Robin, se refusant à citer des noms.
Il évoquait très clairement l'assassinat de Zakary Redmania, abattu à la Kalachnikov et considéré comme l'un des caïds d'un gros "plan stups". La police judiciaire assure avoir également élucidé l'exécution de Lakhdar Medjou, 40 ans, tué le 28 janvier 2014 dans sa voiture, dans une cité. Son fils de dix ans, n'avait miraculeusement pas été blessé.
Les deux auteurs avaient pris la fuite avant d'abandonner leur scooter après une collision. Sur une arme trouvée dans le coffre, les enquêteurs avaient retrouvé l'ADN de deux hommes. Les suspects, partis à l'étranger, ont été interpellés puis écroués ces jours-ci alors qu'ils rentraient en France, a précisé Brice Robin. Ils ont été mis en examen pour assassinat. Dans la même affaire, deux autres personnes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs et écrouées.
La patience a été payante, a indiqué Brice Robin, selon lequel "il est trop tôt pour s'exprimer avec certitude sur le mobile" de l'assassinat. Mais "ces gens-là étaient sur le point de commettre un autre règlement de comptes".
Ces deux assassinats et la tentative de règlement de comptes déjouée s'inscrivent dans une guerre de clans opposant les familles Redmania d'un côté et les Berrebouh-Tir de l'autre pour le contrôle de trafics de stupéfiants dans les cités du 13e arrondissement.
L'opposition entre ces clans serait à l'origine d'une vingtaine de règlements de comptes tentés ou commis depuis six années avait récemment précisé Eric Arella, patron de la police judiciaire.
Extrait de la déclaration du procureur de la République, Brice Robin