Alors que le tribunal de commerce examinera le 14 octobre les offres de reprise de la compagnie maritime en redressement judiciaire depuis novembre 2014, le groupe de transport et logistique "Stef" a annoncé qu'il n'était plus candidat. Les repreneurs potentiels se limitent désormais à trois.
Pour justifier sa défection, l'ancien candidat à la reprise de la SNCM avance les "demandes de l'Autorité française de la concurrence et de la Commission européenne qui, selon lui, ne permettent pas en l'état de devenir l'actionnaire de référence de la future compagnie dédiée aux activités Corse et donc d'en garantir la pérennité".
Sur ce point, l'Autorité de la concurrence a précisé vendredi soir "qu'à ce jour, elle n'avait ni autorisé ni interdit l'opération". "Elle avait néanmoins délivré une dérogation à effet suspensif afin de permettre à Stef de présenter son offre devant le tribunal de commerce et des discussions étaient en cours sur le seul point de savoir si le montage envisagé était susceptible ou non d'être examiné au titre du contrôle des concentrations", a souligné l'Autorité dans un communiqué.
Très complexe, le dossier de la SNCM est alourdi depuis le début de l'affaire des condamnations de Bruxelles. L'UE exige de la compagnie le remboursement à l'État de plus de 400 millions d'euros d'aides publiques, considérées comme illégales.
C'est là qu'intervient la notion de "discontinuité économique" évoquée par Stef vendredi soir dans son communiqué: pour échapper aux obligations de remboursement, la compagnie qui naîtra de la reprise de la SNCM doit être suffisamment différente de la compagnie actuelle pour ne pas avoir à payer. La SNCM emploie plus de 1.400 salariés. Les offres en lice prévoient toutes la suppression d'environ la moitié des emplois de la compagnie.